Chapelle Sixtine et appartement Borgia à visiter depuis son fauteuil

Rome: Six secteurs du Musée du Vatican maintenant sur internet

Rome, 24 juin 2003 (Apic) Fort d’un succès mondial énorme, le site Internet du Vatican s’est équipé d’une nouvelle section qui permettra désormais de visiter les célèbres Musées de l’Etat pontifical à partir d’un simple ordinateur. La section ’Musées du Vatican’ de la page ’www.vatican.va’ a été officiellement inaugurée le 24 juin 2003 à la salle de presse du Saint- Siège.

La chapelle Sixtine, les peintures du bienheureux Fra Angelico, l’appartement Borgia ou encore les chambres peintes par Raphaël : tout internaute amateur peut dès à présent les visiter confortablement installé dans un fauteuil. Le nombre de visiteurs ’réels’, actuellement de plus de 15’000 par jour, devrait être largement multiplié grâce à cette nouvelle visite virtuelle proposée en cinq langues.

Déclarés ’Patrimoine mondial de l’humanité’ par l’UNESCO, les Musées du Vatican abritent depuis plusieurs siècles des collections d’art et des trésors soigneusement conservés par les papes successifs. Mais pour inciter les internautes à ne pas se contenter d’une visite virtuelle, seuls six secteurs sur vingt-sept des Musées ont été mis à disposition sur Internet.

La nouvelle section du site officiel du Vatican permettra également aux touristes de préparer un séjour à Rome. Les horaires d’ouverture des Musées sont ainsi disponibles, et dans quelques mois, il sera même possible d’acheter les billets en ligne, ou encore d’acheter des souvenirs.

Plus de 3’200 pages sur le site

L’idée de rendre les Musées du Vatican disponibles sur Internet a été lancée en 1998. La réalisation du projet a nécessité près de 15’000 heures de travail et plusieurs centaines de milliers de dollars. Les frais ont principalement été supportés par la société Hewlett Packard, le fournisseur officiel, mais aussi grâce à des dons. Au total, la section ’Musées du Vatican’ du site du Saint-Siège compte à elle seule plus de 3’200 pages, 120 images en trois dimensions et 45 images panoramiques en haute résolution.

«Le site Internet des Musées du Vatican se propose de présenter et de faire connaître les collections aux touristes, (.) de fournir des informations utiles aux chercheurs, et de diffuser parmi le grand public la connaissance de tant de chef-d’oeuvres, de leur histoire et de leur signification», a affirmé le cardinal Edmund Casimir Szoka, président du Gouvernatorat de l’Etat du Vatican, lors de la présentation du site.

Le 29 octobre dernier, le site du Saint-Siège s’était déjà enrichi d’une autre section, concernant cette fois-ci la Bibliothèque vaticane. Suite à la demande de nombreux évêques, historiens ou étudiants d’avoir la possibilité de consulter la base de données de cette bibliothèque unique au monde à partir de chez soi, les responsables de ce bureau du Vatican avaient commencé, en 1984, à mettre leurs archives sur ordinateur laissant de côté les fiches en carton. La prochaine section concernera les Archives secrètes. Aucune date n’a toutefois été donnée quant à son ouverture.

50 millions de visiteurs par mois sur le site du Vatican

Le site officiel du Saint-Siège est né à Noël 1995, avec une seule page donnant les voeux du pape. Huit ans après, il s’agit d’un des sites les plus visités au monde, accueillant près de 50 millions de visiteurs par mois, provenant de 150 pays différents. 65 000 documents sont actuellement mis à disposition sur quelque 200 000 pages. En outre plus de 15’000 e- mails sont envoyés chaque jour depuis le Vatican dans le monde entier – 23’000 ont été envoyés en mai dernier pour l’anniversaire du pape.

Ainsi ouvert sur le monde extérieur, le système informatique du Vatican doit faire face aux inconvénients liés à ce domaine. Les spécialistes informatiques du Saint-Siège doivent d’une part faire face chaque mois à plus de 10’000 virus. Il s’agit par ailleurs de déjouer les ’hackers’ – pirates informatiques – qui sont une trentaine, chaque semaine, à tenter de pénétrer le coeur informatique du Saint-Siège. «Personne n’a encore jamais réussi», a affirmé avec fierté Mgr Claudio Maria Celli, chargé du site du Vatican. Parmi ces pirates, a-t-il expliqué, ce sont principalement des passionnés d’ordinateurs qui cherchent à s’amuser. Un moine franciscain ne réussissant pas à dormir, une nuit, s’y est mis également. C’était sans compter sur les capacités technologiques pontificales qui ont réussi à le dépister !

Dans son message pour la journée mondiale des communications sociales de l’année 2002, Jean Paul II affirmait que l’Eglise est «déterminée» à utiliser l’Internet. Le pape a lui-même utilisé pour la première fois cet outil en public, lors de la publication de l’exhortation apostolique pour l’Océanie, en novembre 2001.

A la recherche d’un saint patron pour internet

Enfin, l’Eglise cherche toujours un saint patron pour les utilisateurs d’Internet. Depuis le Moyen Age, il est d’usage de confier un métier, une activité ou un état de vie à un saint patron. Le choix a souvent été suggéré par l’activité professionnelle du saint, par un trait dominant de sa vie ou par quelque circonstance de sa vie.

Le site italien www.santiebeati.it s’est proposé il y a quelques mois d’élire le saint patron manquant par les utilisateurs d’Internet eux-mêmes. Ce vote vient de se terminer. Le bienheureux Giacomo Alberione – 23’677 voix sur plus de 70’000 votes – et saint Jean Bosco – 23’668 voix – figurent en tête de liste. Leurs noms, ainsi que ceux de saint Alphonse de Liguori – 9,9% des voix -, saint Gabriel Archange – 8,2% -, sainte Claire d’Assise – 7,4% – et saint Maximilien Kolbe – 7,4% – seront ensuite portés à la Congrégation pour la cause des saints. (apic/imedia/bb)

24 juin 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
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