Rome: Intervention de Mgr Monni au Congrès de l’OMT

Il monte au créneau contre la «pieuvre» du tourisme sexuel

Rome, 6 avril 2003 (Apic) Le Saint Siège est à nouveau monté au créneau contre la «pieuvre» du tourisme sexuel, au cours du Congrès européen pour la protection des enfants contre le tourisme sexuel, organisé à Rome par l’OMT (Organisation mondiale du tourisme) les 3 et 4 avril.

Pour Mgr Piero Monni, observateur permanent du Saint-Siège à l’Organisation mondiale du Tourisme, l’exploitation de mineurs constitue une «réalité alarmante». Le tourisme classique a certes des retombées positives socialement, économiquement et culturellement. Mais «un monstre repoussant appelé tourisme sexuel» se développe.

Pour ce qui est de la répartition géographique, Mgr Monni a identifié les principales destinations de ces touristes de la honte: En Asie: les Philippines, Taiwan, la Thaïlande, l’Inde, Ceylan; en Amérique latine: le Mexique, le Brésil, le Venezuela; en Afrique: le Kenya.

Mgr Monni, qui a dénoncé cette «nouvelle forme d’esclavage», a souligné le rôle du Saint-Siège pour la diffusion d’un tourisme «sain et responsable», les «efforts constants» et les «engagements concrets» des institutions religieuses pour combattre partout toutes les formes d’exploitations de l’enfance.

Mgr Monni a cité des villes et les pays où l’Eglise est particulièrement sur le front pour sauver les enfants. En Thaïlande: Bangkok, Pattaya, Chang-May, mais aussi au Cambodge, au Myanmar, où «pullulent des touristes affamés de sexe des mineurs», et les Philippines, qui «continuent de payer le s conséquences de l’immoralité due, qui plus est, à l’héritage reçu au cours de l’invasion japonaise des années ’40, et ensuite par celle des Etats-Unis.

«Les bases militaires (réd des Etats-Unis) présentes dans ce pays au cours du second conflit mondial, a observé Mgr Monni, sont devenus des centres d’irradiation pédophile au milieu de ces populations affligée par le sous- développement. En Thaïlande aussi, au cours de la guerre du Vietnam, a hébergé des milliers de soldats nord-américains qui ont laissé le triste souvenir de leur préférence sexuelle pour les mineurs». L’armée américaine est encore particulièrement présente aux Philippines.

Effets dévastateurs

Mgr Monni a ainsi désigné la ville d’Olangopo, un centre de plus de quatre mille habitants, aux Philippines, près de Manille. «La prostitution infantile a atteint des niveaux pathologiques. Il est en effet impossible de passer dans les rues sans être l’objet de propositions de la part de mineurs».

Au Brésil, la grande ville de Fortaleza ne fait pas exception. «Même d’Italie, a dénoncé Mgr Monni, arrivent des groupes de pédophiles, peut- être occasionnel, mais indubitablement inconscient de perturber l’innocence de ces enfants».

«Au Mexique, a poursuivi Mgr Monni, les «gringos» (habitants des Etats- Unis) arrivent en bandes». On voit se multiplier dans des studios cinématographiques isolés, et de façon industrielle, la production de cassettes vidéo qui filment des mineurs soumis à des violences sexuelles. «L’humiliation causée par ces films accompagnera la vie de ces enfants saisis par l’objectif».

Le but de cette rencontre, a expliqué Mgr Monni au terme des débats, a été «d’étudier les questions liées à la pédophilie et aux effets pervers de ce phénomène, ainsi que les politiques de prévention dans le domaine touristique». Il s’est aussi agi d’examiner «les moyens de combattre mieux l’exploitation sexuelle des mineurs», mais aussi comment «appliquer et améliorer les lois», et prévoir «des campagnes d’information». (apic/zn/pr)

6 April 2003 | 00:00
by webmaster@kath.ch
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