Pas question de célébrer en grec moderne
Grèce: Barbe toujours obligatoire pour les popes
Athènes, 21 octobre 2002 (APIC) Les membres du clergé de l’Eglise de Grèce devront continuer à porter barbe, chapeau et habit traditionnels. Les responsables de l’Eglise orthodoxe de Grèce ont rejeté une demande des prêtres qui voulaient en être dispensés. Pas question non plus d’autoriser la célébration en grec moderne, même si nombre de jeunes qualifient d’»incompréhensible» la langue utilisée par le clergé orthodoxe grec ou de pouvoir se marier après l’ordination sacerdotale.
Les membres du synode de l’Eglise ont en effet été unanimes à décider de conserver la robe traditionnelle après avoir examiné les arguments avancés par certains membres du clergé qui trouvaient ces vêtements inconfortables et inadaptés. Plusieurs prêtres se sont plaints en disant que leur soutane et leur chapeau étaient trop chauds et «peu adaptés aux temps actuels».
Le Père Ignatius Soferiades, porte-parole du synode, expliquant cette décision, a mis l’accent sur la considération due aux fidèles: «Lorsqu’ils embrassent la main du prêtre et demandent sa bénédiction, ils veulent voir leur prêtre porter une tenue différente de celle des autres citoyens. (.) Notre façon de vivre et de croire n’est pas la même que dans d’autres pays. Si les fidèles demandent que les portent la tenue traditionnelle, nous n’avons pas le droit de la changer d’un jour à l’autre. »
Les prêtres sont autorisés à porter des vêtements ordinaires lorsqu’ils conduisent, font des courses ou visitent leurs familles, mais ils sont tenus de se comporter «en tout temps dans l’esprit de la tradition», a déclaré le Père Soferiades à l’agence de presse oecuménique ENI. «Dire que le vêtement traditionnel éloigne les gens au lieu de les attirer est une exagération – chacun sait bien que c’est la tenue officielle», a fait remarquer le prêtre, qui siège au sein de la commission du synode pour les relations entre chrétiens.
Ne pas faire perdre le prestige de la langue de l’Evangile
La décision du synode fait suite au rejet d’autres appels au changement, notamment la demande de célébrer les services religieux en grec moderne pour faire revenir les membres de l’Eglise qui ne pratiquent plus. L’Eglise affirme compter 97 % de fidèles sur une population de 10,6 millions d’habitants.
Interviewé en août, le métropolite Apostolos de Polyana et Kilkisu a déclaré au quotidien grec «Kathimerini» que «le langage incompréhensible» avait contribué à faire chuter la fréquentation des églises, en particulier parmi les jeunes. Selon lui, des services célébrés en grec moderne «créeraient une atmosphère heureuse et plaisante».
En septembre dernier, le synode a cependant décidé que l’utilisation du grec moderne «altérerait la signification des textes religieux» et «ferait perdre son prestige à la langue de l’Evangile». «L’idée de rendre les textes liturgiques plus compréhensibles est erronée», souligne le synode. Pour les hauts responsables du clergé grec, la beauté, la force et l’élégance de la liturgie orthodoxe traditionnelle font plus pour la foi que si l’on comprenait la signification exacte de ses mots.
Le synode de l’Eglise de Grèce a aussi rejeté les demandes de changement de la règle du célibat pour autoriser les prêtres à se marier après l’ordination. Selon le règlement actuel, les prêtres orthodoxes ne peuvent se marier qu’avant l’ordination. La Constitution de la Grèce, Etat membre de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et de l’Union européenne, considère l’orthodoxie comme «religion dominante» et interdit les traductions de la Bible sans le consentement préalable des orthodoxes, rappelle l’agence oecuménique ENI. (apic/eni/be)