L’histoire de la tunique d’Argenteuil, qu’aurait portée le Christ lors de son chemin de croix est sujette à diverses hypothèses et controverses. La relique aurait été offerte par l’impératrice Irène de Constantinople à Charlemagne dans les années 800, lequel l’aurait confiée à sa fille Théodrade, alors supérieure de l’abbaye d’Argenteuil, dans la région parisienne. Quelques années plus tard, Théodrade aurait dissimulé la relique dans l’un des murs de l’église, alors qu’elle était forcée de quitter son monastère devant l’avancée des Normands. Retrouvée dans sa cache en 1156, la soulève aussitôt un enthousiasme extraordinaire.
La science ravive le mystère du suaire
Des siècles durant, elle va attirer des foules de pèlerins à qui l’on accorde des in-dulgences, mais aussi d’éminents personnages, comme saint Louis, François Ier , Henri III, Louis XIII, Marie de Médicis, Anne d’Autriche ou encore le cardinal de Richelieu. Les témoignages de dévotion se poursuivent jusqu’à la Révolution française. Mais la Convention abolit le culte catholique en 1793. Le curé d’Argenteuil, craignant que la relique ne soit détruite, préfère la couper en morceaux et la disperser. Elle n’est finalement reconstituée qu’en 1892, amputée de plusieurs morceaux. Sa dernière ostension remonte à 1984, après que des partisans l’eurent provisoirement volée pour faire parler d’elle. Depuis, elle repose dans un reliquaire scellé, dans la chapelle de la basilique.
Ces dernières années, l’évêché de Pontoise, gardien de la relique, a refusé plusieurs expertises aux scientifiques, prétextant que la tunique n’y résisterait pas. Les dernières expositions publiques ayant été organisées dans un intervalle de cinquante ans, les chercheurs pourraient devoir patienter jusqu’en 2034… (apic/lib/pfy/pr)