Intervention du Saint-Siège
Rome: Comité de Programmation de l’Organisation Mondiale du Tourisme: 20ème rencontre
Rome, 4 décembre 2000 (APIC) La rencontre du Comité de Programmation de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) se déroule les 4 et 5 décembre à Madrid. Mgr Piero Monni, observateur permanent du Saint-Siège auprès l’organisation a déclaré à cette occasion que les organisations internationales en rapport avec le tourisme «étaient appelées à exercer un rôle de plus en plus décisif dans la promotion de politiques efficaces pour le développement touristique».
«Le tourisme est l’un des moyens les plus efficaces pour favoriser la connaissance réciproque des peuples» a souligné Mgr Piero Monni, rappelant l’importance du tourisme «comme étant une des principales ressources économiques». Des aspects «culturels» et «qualitatifs» auxquels «s’ajoute la demande pressante pour le respect d’une éthique du tourisme». (apic/imed/vb
Allemagne: Choc pour les 5’500 collaborateurs de l’Ordre Teutonique
Manque de liquidités: l’archidiocèse de Munich prend ses distances
Weyarn, 4 décembre 2000 (APIC) Le monde s’écroule pour les 5’500 collaborateurs de l’Ordre Teutonique (Deustcher Orden) en Allemagne. Ils ne recevront pas plus leur salaire que la prime de fin d’année. Ils ne peuvent pourtant mettre à la porte, du jour au lendemain, les patients des hôpitaux de l’Ordre à croix noire sur fond blanc, les personnes âgées de ses foyers et les toxicomanes de ses services spécialisés. L’Etat et l’Eglise catholique de Bavière, sollicités pour renflouer la caisse de l’ordre hospitalier, devraient se prononcer ces jours-ci.
Le choc est violent pour les collaborateurs et les personnes prises en charge par l’Ordre Teutonique: l’organisation caritative allemande est en train d’assainir de façon exemplaire ses structures en introduisant des méthodes modernes de management. Plus d’une congrégation de religieuses ont du reste remis leurs cliniques et leurs foyers à l’Ordre hospitalier, se fiant à son sérieux. En 1999, l’Ordre avait annoncé qu’il allait atteindre les 500 millions de chiffre d’affaire. Le groupe aurait réalisé un million de mark de gains en 1998, et jusqu’à sept millions l’année précédente.
Les responsables de l’œuvre, active sur tout le territoire de la République fédérale par le biais d’entreprises associées et de filiales, avaient pris l’habitude de se déplacer en grosses voitures ou jets privés. L’Ordre hospitalier sponsorisait généreusement le club de football de Weyarn, son siège depuis 1998. Le couvent de cette ville de la haute Bavière aurait quant à lui été transformé de façon luxueuse.
Sourd aux mises en garde
En dépit de son apparente opulence, l’Ordre était au centre de rumeurs et de spéculations dans les milieux ecclésiaux, depuis un certain temps. Plus d’un craignant en effet que le Prieur de la Province allemande, le Père Gottfried Keindl, et ses gestionnaires dépassent les possibilités du groupe et le conduisent à sa perte par une trop grande croissance dans un secteur social financièrement surexploité.
Ces critiques se révèlent aujourd’hui fondées. La grande crise de liquidités de l’Ordre allemand montre qu’il a perdu le contrôle de ses exercices de corde raide avec les recettes, les coûts et les crédits. L’Ordre Teutonique a aujourd’hui besoin de toute urgence de 15 millions de marks. Le Père Keindl s’était résolu à «mendier» auprès d’amis bienfaiteurs, dont il aurait, selon ses dires, reçu certaines assurances. Mais après avoir épuisé les donateurs, il s’est retrouvé face aux banques et au blâme de ses collaborateurs. Cela n’empêche pas la direction de l’œuvre caritative d’afficher le même optimisme que par le passé, espérant une garantie de bonne fin de l’Etat et de l’Eglise de Bavière, dont les décisions sont attendues ces jours.
Les diocèses prennent leur distance
Dès qu’ils appris la déconfiture de l’Ordre Teutonique, les archidiocèses de Cologne et de Munich ont pris leurs distances, renvoyant l’Ordre de droit pontifical à sa propre responsabilité, a-t-on expliqué à Munich. Porte-parole de l’archidiocèse de Munich, Winfried Röhmel a déclaré que l’Ordre se faisait des illusions sur le succès de sa demande de fonds. L’Ordre teutonique dépend directement du pape et non de la juridiction de l’archevêque de Munich et de Freising. L’Ordre a toujours conduit ses institutions en toute indépendance et il ne peut aujourd’hui échapper à ses responsabilités.
En 1998, l’Etat a reconnu à l’Ordre teutonique le statut de «corporation de droit public», lui assurant des avantages fiscaux, des conditions d’emprunt plus avantageuse et une sécurité financière élargie.
De lourds investissements
La situation calamiteuse, en dépit d’économies drastiques, a plusieurs causes: des investissements onéreux dans les cliniques ont provoqué de grandes difficultés de trésorerie. Les mesures de crise ont visiblement été appliquées trop tard aux institutions rendues déficitaires par la restriction de leurs attributions dans le cadre de la réforme allemande de la santé. Les synergies recherchées, dans l’achat en commun de matériel par exemple, n’a pas suffit. La goutte qui a fait débordé le vase est sans doute le haut montant consacré au service de la dette. Le magazine allemand «Der Spiegel» a articulé le chiffre de 280 millions de marks, sans être démenti. Pour sa part, la centrale de l’Ordre ne fournit pas de données précises sur le montant des intérêts.
Le Ministre président de Bavière Stoiber dans La ligue des hommes
L’affaire a pris une dimension politique car le Ministre président de Bavière Edmund Stoiber (CSU) est proche de l’Ordre Teutonique. Après la Caritas de Trêves, en Rhénanie, l’Ordre Teutonique est la seconde grande société caritative de l’Eglise catholique à déraper en Allemagne. Dans l’affaire de Trêves, l’ancien comité d’administration formé de Hans-Joachim Doerfert, de Bernard Veit et d’Ulrich Ziegelmayer sont accusé d’indélicatesse. Bernhard Veit avait été nommé il y a quelque mois contrôleur de l’Ordre Teutonique à Weyarn, pour des «raisons humanitaires», a-t-on répété à plusieurs reprises du côté de l’Ordre Teutonique. (apic/kna/gs/mjp)