Fribourg: Décès de Michel Bavaud

Il aura été professeur, écrivain, laïc engagé en Eglise, avant de se déclarer athée, Michel Bavaud est décédé, le 12 février 2025 dans sa 93e année. Avec une plume élégante, il exprimait volontiers un esprit rebelle face à l’injustice et l’inertie des institutions civiles et religieuses.

Auteur de plusieurs livres et de nombreuses chroniques, Michel Bavaud aura marqué la vie sociale et religieuse du canton de Fribourg. En 2016, dans Je suis mort le… Michel Bavaud se livrait à l’exercice de l’autobiographie et racontait de nombreux épisodes de son long parcours de vie.

Né en 1932 à Echallens (VD), il est bercé dans une éducation catholique. Après son passage par le Collège Saint-Michel, à Fribourg, il entre au grand séminaire se destinant à la prêtrise. Mais après deux ans, l’amour pour sa future épouse Thérèse Yerly, le pousse à bifurquer vers des études de lettres. Il devient professeur, principalement en littérature et en linguistique française d’abord à l’école secondaire des jeunes filles puis à l’école normale.

Engagé en Eglise

Parallèlement à l’enseignement, Michel Bavaud s’engage en Eglise. Avec sa femme il participe aux Equipes Notre-Dame (END) et au Centre de préparation au mariage. Il sera entre autres membre du synode 72 de l’Eglise catholique en Suisse, puis une vingtaine d’années plus tard membre de l’assemblée constituante de la corporation ecclésiastique du canton de Fribourg. Esprit acéré, il est volontiers critique face aux positions de l’Eglise.

Il franchit un pas supplémentaire à la veille de ses 80 ans, il publie un essai, Dieu, ce beau mirage, dans lequel il se déclare athée. Son livre «est le témoignage d’un croyant fervent qui s’est senti peu à peu trahi par l’Eglise, son langage, son dogmatisme. En fait, avoue-t-il, «j’ai voulu innocenter le Dieu que j’ai aimé». Un Dieu qu’il ne trouve plus. Cet «athéisme» tardif est peut-être «la plus sincère des prières», écrivait un autre fils du district d’Echallens, le Père Albert Longchamp.

Michel Bavaud s’est aussi investi dans le débat public. Militant pour de nombreuses causes liées au Tiers monde et à la justice sociale, il est membre élu de la Constituante fribourgeoise, de 2000 à 2004. Contributeur assidu au courrier des lecteurs, il me manquait jamais une occasion d’exprimer son avis.  

Michel Bavaud était le frère du chanoine Georges Bavaud, théologien et professeur et de Bernard Bavaud, missionnaire au Brésil, directeur de Frères sans frontières puis journaliste, tous deux déjà décédés. (cath.ch/lib/mp)