Mgr Martinelli: l’Arabie du Sud est un «laboratoire pour l’avenir de l’Église»
Vicaire d’Arabie du Sud, Mgr Paolo Martinelli a déclaré le 30 janvier 2025 vouloir que l’Église investisse à nouveau ses forces au Yémen. Il a également rappelé que c’est grâce aux migrants que la présence des catholiques dans la région est rendue possible.
Succédant à l’évêque suisse Paul Hinder, Mgr Paolo Martinelli, un évêque italien capucin, est depuis juillet 2022 vicaire apostolique d’Arabie du Sud. Cette juridiction ecclésiastique comprend le Yémen, Oman et les Émirats arabes unis.
Le 30 janvier 2025, il a participé à un congrès organisé à Madrid par le mouvement Communion et Libération. Il y a déclaré vouloir renforcer la présence de l’Église au Yémen, rapporte la revue espagnole Omnes.
Un vicariat qui est né au Yemen
Ce pays «a pour nous une importance historique fondamentale, car le Vicariat apostolique d’Arabie est né au Yémen il y a 135 ans, et c’est là que se trouvait son siège», a rappelé Mgr Martinelli. Ce siège se trouve actuellement à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis. «Mon plus grand souhait serait de rétablir la présence de l’Église au Yémen, où il y a des catholiques autochtones, ce qui n’est pas le cas dans d’autres États du Golfe», a poursuivi l’évêque.
Déchiré depuis 10 ans par une guerre civile meurtrière, les infrastructures du Yémen sont en ruine. Les quatre églises du pays ont été détruites et il ne reste plus que quelques centaines de catholiques, la majorité des migrants ayant quitté le pays. Dans le nord, placé sous le commandement des Houthis (chiites), deux communautés des Missionnaires de la Charité (Sainte Teresa de Calcutta) poursuivent leurs activités caritatives.
La situation entre le nord et le sud du pays étant plus calme, «nous prions pour que de nouvelles voies de présence chrétienne s’ouvrent, et nous espérons que la trêve entre le Hamas et Israël pourra également apporter un peu de changement au Yémen», a expliqué le capucin.
Bonnes relations entre le Saint-Siège et Oman
Mgr Paolo Martinelli a encore signalé que Oman, avec qui l’Église a de bonnes relations, faisait office d’intermédiaire avec le Yémen. Quatre paroisses catholiques se trouvent actuellement sur le territoire omanais, mais il pourrait il y en avoir plus dans le futur. Le besoin s’en ferait sentir. «Il y a beaucoup de catholiques à Oman, philippins surtout et indiens, mais s’ils ne sont pas impliqués dans la vie de l’Église, c’est peut-être à cause de la distance des lieux de culte et parce qu’ils n’ont pas de véhicule», estime le vicaire.
L’Arabie du Sud compte 65 prêtres et 50 religieuses, pour plus d’un million de fidèles catholiques venant de plus d’une centaine de pays, mais à grande majorité des Philippines: 85% des catholiques sont ainsi de rite latin et 15% appartiennent à des Églises catholiques orientales. «Mon Ordre est attaché à cette terre depuis la première moitié du 19e siècle», a relevé l’évêque capucin. Ainsi les ¾ des prêtres qui s’y trouvent sont des capucins.
Dubaï: la plus grande paroisse
Le vicaire d’Arabie du Sud a également fait remarquer que «la plus grande paroisse du monde» se trouve à Dubaï. «Nous avons plus de 150’000 fidèles chaque week-end, originaires d’une centaine de pays. Tous des migrants. C’est un ‘miracle’ de permettre à tous de participer à la messe et à la catéchèse.» La paroisse est structurée en communautés linguistiques, pour aider les migrants à maintenir leurs traditions, leur langue et les soutenir dans leurs besoins.
«Lors de sa visite aux Émirats arabes unis, le pape François a déclaré que la vocation de cette Église est d’être ‘une polyphonie de la foi’, a rappelé Mgr Martinelli . C’est ainsi que l’on fait l’expérience de la véritable universalité de l’Église. Tout en étant différents, nous avons reçu le même baptême, la même foi, le même esprit.» (cath.ch/omnes/lb)