Simon Escalle: bénévole en paroisse, «Je nourris ma foi par les actes»
Simon Escalle est bénévole à la paroisse du sacré-Cœur de Sion. Le curé lui a demandé de prendre en charge la «Messe 18» du dimanche où il est responsable de l’accueil, de l’animation et de l’apéro. Un bon moyen pour ce trentenaire de «nourrir sa foi par les actes».
A droite, au pied de l’autel, une jeune femme se chauffe la voix sur quelques accords de ukulélé. Non loin, deux étudiantes échangent à voix basse sur les chants à prendre à la messe. Des ombres s’activent à la mise en place d’éclairages, d’une image du Sacré-Cœur avec des bougies, dans l’église pour l’instant éclairée a minima. La moyenne d’âge ne pas doit pas dépasser les 25 ans. Parmi elles, Simon Escalle.
La trentaine, plus du mètre huitante, athlétique et souriant, il va et vient d’un groupe à l’autre pour s’assurer que tout se passe bien. Il y a quelques temps, il a accepté la responsabilité de la «Messe 18» (à 18h) le dimanche à l’église du Sacré-Cœur de Sion. Il supervise les pôles de l’accueil, de l’animation et de «l’after» (entendez l’apéro ou la soupe que les fidèles sont invités à partager après la célébration). «Je ne suis pas seul, chacun des ‘dicastères’ a un responsable avec lequel je travaille.»
«On se cherche encore»
«Nous en sommes encore à un stade embryonnaire. On se cherche encore et nous devons recruter du monde. On a fédéré un bon groupe de base, mais nous devons étoffer notre répertoire téléphonique des jeunes pour l’animation. Actuellement, nous sommes assurés d’avoir deux ou trois personnes chaque dimanche pour l’animation». Avec une violoniste, une joueuse de ukulélé et deux voix, pour le bénévole, c’est un bon dimanche côté animation.
Il a des projets pour la sonorisation qu’il faut moderniser. «Nous essayons aussi de mettre en place une méditation d’un quart d’heure avant la messe. On verra ce que ça donnera». Au seuil du chœur, deux jeunes étudiantes tentent de positionner au mieux une grand poster d’un Jésus au Sacré-Cœur, en testant différents alignements de bougies.
Par les jeunes et pour tous
«C’est la messe ‘par les jeunes’ et ‘pour tous’. L’horaire permet en effet aux étudiants de faire une halte après une journée à la montagne avant de reprendre leur train pour Lausanne, Genève ou Fribourg, résume-t-il. Tout le monde est bienvenu, y compris les familles!»
Il avait auparavant proposé ses services à la paroisse de Saint-Guérin, lorsqu’il est arrivé à Sion. Simon a ensuite été approché par l’abbé Jean-François Luisier, curé du Sacré-Cœur qui lui a proposé de prendre en charge la «Messe 18». Après un délai de réflexion, Simon a accepté: Après avoir reçu, il faut donner et c’est une manière pour le trentenaire de nourrir sa foi par les actes.
Le scoutisme et la Route pour la vie de foi
Un engagement naturel pour le jeune homme qui grandit dans une famille où la foi est habituelle. Originaire de Briançon, dans le sud-est de la France, Simon grandit dans une famille croyante, les parents sont pratiquants. Simon est d’abord servant d’autel avant de s’engager chez les scouts d’Europe. Il poursuit dans un groupe de La Route (une branche aînée du scoutisme, destinée aux scouts de plus de 17 ou 18 ans). Ce temps passé à marcher en prière sera déterminant pour la suite et permet à Simon d’approfondir sa foi dans le silence, la méditation et la lecture. Il est en charge d’un clan pendant un an.
«Je me suis engagé dans la Route Chantante. Deux semaines par an, nous allions un peu partout en France dans des paroisses défavorisées pour animer les messes et donner un coup de main.»
A-t-il songé à une vocation religieuse? «Oui. J’ai demandé à Dieu un signe». Le signe s’est fait attendre. «Je lui ai mis un ultimatum.» Et la réponse? «Klara, ma femme, que j’ai rencontrée en 2015 sur une ile, dans l’océan Arctique».
Mission en mer du Groenland
En parallèle de sa vie de foi, un parcours d’études scientifiques l’amène dans une école d’ingénieurs en mécatronique à Besançon. Il y obtient l’équivalent d’un master en Suisse. Puis un master 2, à Paris, dans le domaine du biomédical. Mais cette voie s’avère décevante à un moment où un ami lui parle d’un cdd à l’Institut polaire français. C’est-à-dire un poste comme ingénieur mécanicien, responsable du matériel technique d’une base située à Ny-Âlesund, sur l’archipel norvégien de Svalbard, dans la mer du Groenland.
La mission se déroule bien, l’ambiance est bonne dans l’équipe de scientifiques qui viennent effectuer leurs recherches à la base. Il fait la connaissance de Klara, une jeune scientifique allemande qui étudie le phytoplancton. Pas d’église pour prier, pas de messe et personne avec qui partager sa foi pendant un an. «C’était difficile pour ma vie de foi. J’avais aménagé un coin de prière dans ma chambre. J’ai découvert les psaumes que je lisais le matin et le soir».
Après un retour en France, un séjour en Allemagne auprès de sa future femme et un passage en Autriche, Simon a fini par poser ses valises à Sion, où il s’est installé avec Klara. Ils ont un bébé de 5 mois. Il compte bien se poser à plus long terme.
Le jeune homme est ravi de se mettre au service de tous, «et du plus faible en particulier, comme je l’ai appris avec les routiers». De plus, son engagement lui permet de faire communauté. Une bonne chose pour faire des connaissances dans une ville où il a débarqué sans connaître personne. (cath.ch/bh)
Qui sont les bénévoles en Église, qu’est-ce qui les motive? A l’occasion de la Journée internationale des volontaires du 5 décembre 2024, cath.ch part à la rencontre de quelques-uns d’entre eux.