Jean-Charles de Castelbajac met son art au service de Notre-Dame de Paris
Le créateur français Jean-Charles de Castelbajac a conçu une série de 700 vêtements et ornements liturgiques pour la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ils seront produits par des maisons d’art françaises.
Il avait déjà dessiné les vêtements liturgiques du pape Jean-Paul II pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) 1997, qui s’étaient déroulées à Paris. Le voilà qui «rejoint l’Atelier de Notre-Dame», comme l’indique le site de la cathédrale. Le styliste français ne craint donc pas d’être associé à l’Église, bien au contraire.
Profondément croyant, Jean-Charles de Castelbajac a déclaré: «C’est un honneur et une grande émotion de pouvoir à nouveau mettre mon expérience et mon art au service de l’Église, et de participer au rayonnement de Notre-Dame de Paris pour les cérémonies de réouverture. La lumière et son rayonnement ont guidé mon geste créatif, j’ai pensé à la croix glorieuse de Couturier, à l’éclat de la couleur sur la pierre blonde renaissante de Notre-Dame.»
Une lignée épurée mais colorée
Le créateur a imaginé 700 vêtements liturgiques: des chapes, des mitres, des étoles, des chasubles et des dalmatiques, pour l’archevêque Mgr Laurent Ulrich, pour les évêques et les prêtres. On y retrouve ses couleurs fétiches, des couleurs primaires considérées comme sa marque de fabrique depuis cinquante ans comme le fait remarquer le Temps: le rouge pour l’amour, le bleu pour l’espérance, le jaune pour évoquer la création et, plus récemment, le vert, une teinte secondaire, pour illustrer la nature.
Jean-Charles de Castelbajac confie au quotidien romand avoir été profondément bouleversé par l’incendie de Notre-Dame de Paris «Alors que la cathédrale brûlait, j’étais avec ma femme à l’autre bout de Paris: on marchait… en pleurant. Je me suis dit que c’était vraiment un signe terrible.»
Aujourd’hui, il dit vouloir redonner une dimension irradiante au symbole de la croix et participer avec son travail à la dispersion de la foi, «comme du pollen», grâce à internet notamment. «Je dois penser mes vêtements dans des silhouettes contemporaines. Il y a un aspect pop médiéval. J’ai réfléchi également à comment intégrer la notion de mouvement. J’ai étudié les gestes et, par exemple, quand on lève les bras, de la couleur surgit.» (cath.ch/letemps/ndp/lb)