Enfants abusés dans des foyers d’accueil islamiques en Malaisie
La police malaisienne a arrêté, le 20 septembre 2024, plus de 350 personnes dans le cadre de violences physiques et sexuelles sur des enfants dans des foyers d’accueil. Les établissements étaient gérés par une société liée à une secte islamique.
La police a sorti 402 enfants de 20 foyers situés dans les États de Selangor et de Negeri Sembilan, à l’ouest de la Malaisie, rapporte le site catholique AsiaNews. Les institutions étaient gérés par Global Ikhwan Services and Business Holdings (GISBH), un conglomérat islamique basé en Malaisie. L’entreprise est également lié à Al-Arqam, une secte musulmane fondée par le défunt prédicateur Ashaari Muhammad, dont le mouvement a été interdit en Malaisie en 1994. Le fils du fondateur et le directeur général du groupe GISBH, présent dans 20 pays et opérant notamment à Londres, Paris, Dubaï et La Mecque, ont été arrêtés, ainsi que plus de 350 autres personnes.
Traitements médicaux refusés
Les victimes, âgées de 1 à 17 ans, auraient été exploitées par les personnes qui s’occupaient d’elles et soumises à diverses formes d’abus sexuels. Les enquêtes de police ont également révélé que les enfants malades n’étaient pas autorisés à recevoir un traitement médical avant d’être dans un état critique. «Les victimes auraient été punies avec des objets métalliques chauffés et auraient subi des attouchements inappropriés sous le couvert d’un traitement médical religieux», a déclaré le chef de la police.
Les autorités pensent qu’il s’agit d’enfants de membres du GISBH. Si l’ampleur exacte des violences subies par les enfants n’est pas encore connue, les expertises médicales ont révélé qu’au moins 13 d’entre eux ont subi des agressions sexuelles.
Une secte dissoute par le gouvernement
Fondé en 1968 en Malaisie par Ashaari Muhammad, Al-Arqam est devenu rapidement un mouvement islamique influent dans le pays, déployant son propre enseignement spirituel et développant une indépendance sociale et économique. Son écart par rapport aux enseignements islamiques dominants et la perception par le pouvoir en place que la secte était un danger pour la sécurité nationale a conduit à une répression gouvernementale et à sa dissolution en 1994. Ashaari Muhammad est décédé en 2010. (cath.ch/asianews/arch/rz)