La petite ville de Springfield (Ohio) se trouve au centre de l'attention suite à des rumeurs concernant les réfugiés haïtiens qu'elle abrite | © Doug Kerr/Flickr/CC BY-SA 2.0
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Les évêques de l'Ohio au secours des migrants haïtiens

Suite aux rumeurs selon lesquelles les migrants haïtiens de Springfield mangeraient des animaux de compagnie, les évêques de l’Ohio ont appelé à traiter cette population avec respect et dignité. Ces allégations ont notamment été relayées par Donald Trump et son colistier J. D. Vance.

«Nous exhortons les fidèles catholiques et toutes les personnes de bonne volonté à ne pas perpétuer la mauvaise volonté à l’égard des personnes impliquées sur la base de ragots infondés», ont déclaré les évêques catholiques de l’Ohio dans un communiqué publié le 19 septembre 2024, rapporte le site américain Crux. Ils faisaient référence aux rumeurs diffusées principalement sur internet selon lesquelles les migrants haïtiens dans la ville de Springfield enlevaient les chats et les chiens pour les manger.

L’ancien président Donald Trump s’est emparé de ces rumeurs lors de son débat du 10 septembre 2024 avec la vice-présidente Kamala Harris, dans le but de critiquer le bilan du gouvernement Biden en matière d’immigration. Le colistier de Donald Trump, J. D. Vance, a lui aussi propagé ces histoires. Les autorités municipales et la police de Springfield ont toutes deux démenti ces allégations, largement considérées comme une fake news.

Perturbations de la vie

Malgré cela, la ville de Springfield a été le théâtre d’actions de déstabilisation, ces derniers jours. Les écoles de la zone ont reçu plus de 30 alertes à la bombe. Même si elles se sont toutes révélées fausses, elles ont tout de même entraîné des évacuations et suscité la peur. Les forces de l’ordre ratissent désormais tous les bâtiments scolaires du district avant le début de la journée scolaire. La ville a également annulé son festival annuel CultureFest, prévu le 27 septembre, pour des raisons de sécurité.

Des «menaces violentes» et des «perturbations de la vie» qui sont, selon les évêques de l’État, «alimentées par des messages publiés sans entrave sur les réseaux sociaux». Pour autant, les prélats ont admis que «l’afflux de migrants à Springfield n’a pas seulement suscité des inquiétudes en matière de sécurité, mais a également mis à rude épreuve les ressources de la ville.»

De 12’000 à 15’000 réfugiés d’Haïti sont en effet récemment arrivés dans la ville de l’Ohio comptant 50’000 habitants. Ils y ont été placés de façon tout à fait légale, grâce à un statut de protection temporaire accordé par le gouvernement fédéral permettant aux réfugiés de certains pays, principalement ceux dont la situation de vie est intenable, de résider légalement aux États-Unis pendant une période pouvant aller jusqu’à 18 mois.

Voir la dignité de chaque personne

Les évêques ont ainsi salué les groupes communautaires qui travaillent à «faire progresser l’épanouissement de Springfield, compte tenu de la nécessité d’intégrer les nouveaux arrivants dans le tissu social». Les responsables catholiques ont dénoncé l’esprit de parti et l’idéologie qui divisent la nation. Ils ont appelé les citoyens à «se tourner vers Dieu et à demander des yeux pour voir l’infinie dignité de chaque personne». Ils ont également rappelé que, tout au long de l’histoire, des immigrants catholiques sont venus aux États-Unis «à la recherche de la liberté de pratiquer leur culte et d’élever leur famille». (cath.ch/crux/arch/rz)

La petite ville de Springfield (Ohio) se trouve au centre de l'attention suite à des rumeurs concernant les réfugiés haïtiens qu'elle abrite | © Doug Kerr/Flickr/CC BY-SA 2.0
22 septembre 2024 | 15:09
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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