Pour Stephan Rothlin sj, le pape suivrait la ligne de Matteo Ricci
Que le pape François ait entrepris à son âge un voyage si difficile en Asie du Sud-Est prouve l’importance qu’il confère à ce continent. Interviewé par Vatican News, le jésuite suisse Stephan Rothlin, qui vit et travaille depuis des décennies en Asie, en est persuadé: se mettre comme François à l’écoute de l’Asie ne peut être que positif pour l’avenir de l’Église.
Le Père Stephan Rothlin dirige l’Institut Ricci à Macao et enseigne l’éthique des affaires à Pékin et à Hong Kong depuis 1998. En se rendant en Asie du Sud-Est et en Océanie, le pape François a donné un signal important contre l’eurocentrisme, analyse-t-il. Le pape lui-même d’ailleurs a fait un commentaire dans ce sens lors de l’audience générale du 18 septembre.
Ce voyage va «réveiller» ceux qui, dans l’entourage du pape ou plus largement dans l’Église, n’ont pas encore compris l’importance de l’Asie, estime ce spécialiste de Ricci, ceux «qui se sont endormis dans un eurocentrisme» ou se confortent dans des «préjugés hâtifs ou des images négatives de l’Asie». «Cette stratégie du pape, c’est-à-dire écouter vraiment l’Asie et être transformé par elle, est très importante. (…) Personnellement, il en retirera certainement beaucoup d’inspiration et un renforcement de sa vision pour l’Asie.»
Des retombées pour le dialogue Vatican – Chine
Sur un plan plus diplomatique, visiter Singapour a certainement été une très bonne idée, estime le Père Rothlin. «Singapour est un point de convergence de différentes cultures asiatiques. On le voit dans l’espace public, où l’on ne parle pas seulement anglais, mais aussi tamoul par exemple.» C’est dans le melting-pot de cette cité-État que le dialogue avec la Chine a pris forme, précise-t-il. (cath.ch/vn/lb)