D’un orphelinat chinois aux Jeux paralympiques de Paris
D’un orphelinat de religieuses catholiques de la province chinoise du Hebei aux Jeux paralympique de Paris 2024. Telle est l’histoire surprenante de Dongdong Paolo Camanni, un jeune athlète de judo qui représente l’Italie aux Jeux parisiens. Il sera sur le tatami le 6 septembre en espérant glaner une médaille.
Il y a 20 ans, une religieuse de la Congrégation de Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus, dans le diocèse de Zhaoxian, province du Hebei, en Chine continentale, recueille dans ses bras un petit garçon de cinq mois, atteint d’un rétinoblastome bilatéral (une grave maladie de l’œil) et abandonné dans la rue, rapporte l’agence Fides. Elle lui donne le nom de Tian Dongdong (ciel d’hiver).
Son arrivée en Italie en provenance de Chine est quelque peu tumultueuse. A cause de sa maladie qui l’a rendu complètement aveugle, il a besoin d’urgence d’un traitement, qui est trop cher en Chine. Mais il n’a pas les documents nécessaires pour quitter la Chine, car les religieuses qui l’ont accueilli ne sont pas reconnues par le gouvernement. Le journaliste italien Luca Vinciguerra s’intéresse à son cas et, lors d’une émission en direct de la RAI sur la visite du président italien Azeglio Ciampi en Chine en 2003, il se dit prêt à confier l’enfant à l’épouse du président si les documents n’arrivent pas. Le ›chantage’ fonctionne. Dongdong arrive donc en Italie et, après quelques mois passés chez le journaliste, il est adopté par une famille de la Communauté du pape Jean XXIII. Il recevra le nom de Paolo Cammani. C’est en Italie qu’a commencé un parcours de vie qui l’a conduit à devenir champion paralympique de judo.
600 enfants sauvés
Dongdong est l’un des plus de six cents enfants handicapés abandonnés qui ont trouvé un foyer à la Casa dell’Aurora fondée par Mgr Ramon Wang Chonglin, évêque du diocèse de Zhaoxian, à la fin des années 1980. À l’époque, les enfants handicapés étaient souvent abandonnés dans les gares ou près des hôpitaux. Parmi les 600 garçons et filles dont les sœurs se sont occupées, 40% souffraient de la polio. Avec ténacité, les sœurs les ont aidés à vivre, à étudier, à travailler, à fonder une famille. (cath.ch/fides/mp)