Neuchâtel: Succès de la Journée des Eglises à la Vue-des-Alpes

Chrétiens, juifs et musulmans: «Ensemble pour la paix»

La Vue-des-Alpes, 7 juin 1998 (APIC) Chrétiens, juifs et musulmans se sont réunis dimanche 7 juin, au col de la Vue-des-Alpes, entre Neuchâtel et la Chaux-de-Fonds, autour d’un même credo: «Ensemble pour la paix». La Journée des Eglises, organisée par la Communauté de travail des Eglises chrétiennes du canton de Neuchâtel, dans le cadre de la célébration des 150 ans de la naissance de la République et canton de Neuchâtel, a rassemblé plusieurs milliers de croyants, au-delà de toutes différences.

«Vous célébrez la liberté religieuse», a d’emblée précisé Laurent Huguenin, président de la Commission «Eglises et religion» en ouverture de la célébration œcuménique qui s’est déroulée sous un chapiteau comble. Une excuse pour les retardataires, les bus n’ont pas pu satisfaire la demande. L’ambiance était chaleureuse, malgré le capuchon de brouillard.

Sur la scène, Daphné Guillot-Reymond, pasteure de l’Eglise réformée évangélique neuchâteloise et son confrère Jean-Luc Parel, ont fêté la «liberté du Christ» qui ne s’est pas fait «enfermer par la puissance politique de son époque». L’abbé Claude Nicod, de l’Eglise catholique romaine, et l’abbé Christoph Schuler, de l’Eglise catholique chrétienne, ont rappelé que Jésus a aussi révolutionné son époque, comme les Neuchâtelois en 1848.

Après la cérémonie, dont les danseurs ont amplifié la ferveur par des mimes évocateurs, comme ces bruits de chaînes symbolisant la privation de liberté, André Weil, président d’honneur de la communauté israélite de la Chaux-de-Fond, a fait remarquer que les juifs avant la première guerre mondiale étaient au nombre de 4’000 dans le canton de Neuchâtel et qu’actuellement, ils ne sont plus qu’environ 400. Conséquence de la crise horlogère.

L’offre d’innombrables ateliers et animations mis sur pied dans les différents «villages» regroupés autour du grand chapiteau et disséminés dans les pâturages ont permis à des nombreuses familles de découvrir la multitude de sujets de réflexions liées à la Foi. Nadia Rachedi Karmous, secrétaire générale de l’Association culturelle des femmes musulmanes de Suisse, a confié à l’APIC qu’une telle journée est une occasion de rencontre et de dialogue entre gens différents. Son but: faire savoir que les femmes musulmanes peuvent s’épanouir dans la liberté, «avec ou sans foulard».

Preuve de l’ouverture de cette journée, les organisateurs ont sollicité la présence d’un stand «Agnostique… et fier de l’être». Etudiant en physique, Olivier Laesser s’explique: «Ce n’est pas vraiment une religion, puisqu’on n’a pas de rites, mais ça complète la panoplie de réflexion d’une journée comme aujourd’hui. Un jour, Dieu a montré le bout de son nez. Mais Dieu a-t-il vraiment un nez?». En fin de journée, le pasteur Pierre de Salis, directeur du Centre du Louverain, a souligné l’importance pour les croyants de diverses traditions religieuses présentes dans le canton de Neuchâtel de se rencontrer, de s’interpeller et de s’encourager dans «leur marche commune en faveur de la paix». Pour marquer par un geste symbolique cette journée, les responsables des communautés juives, chrétiennes et musulmanes présentes ont planté un érable, près du grand parking, au sommet du col. A son pied, une plaque souvenir en bronze les ramène, juifs, chrétiens et musulmans au temps présent, puisqu’elle est datée du 13 SIVAN 5758 – 7 JUIN 1998 – 12 SAFAR 1419. (apic/ab)

3 mai 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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