Mgr Gollnisch dénonce la présence illégitime des colons en Cisjordanie
Il n’y aura pas de paix durable en Terre Sainte tant que la violence continue en Cisjordanie, regrette Mgr Pascal Gollnisch, directeur de L’Œuvre d’Orient, une œuvre d’entraide catholique basée à Paris. Dans une interview à Vatican News, il dénonce «la présence illégitime, au regard du droit international», des colons israéliens en Cisjordanie.
Si le cessez-le-feu à Gaza et le retour des otages israéliens sont au cœur des discussions dans les négociations au Caire, les violences commises en Cisjordanie par les colons israéliens doivent également prendre fin, affirme L’Œuvre d’Orient. L’ONG catholique appelle le gouvernement israélien et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités.
635 Palestiniens tués par l’armée israélienne ou des colons
«Un cessez-le-feu dans la bande de Gaza est tout à fait indispensable et nécessaire, assure Mgr Pascal Gollnisch, mais nous ne voyons pas les différents acteurs [impliqués dans les négociations], à commencer par les États-Unis, avoir une perspective sur le moyen terme ou le long terme[pour l’ensemble des territoires palestiniens]», notamment concernant la présence illégitime, au regard du droit international, des colons israéliens en Cisjordanie.
Selon le décompte de l’AFP, au moins 635 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne ou des colons en Cisjordanie depuis le 7 octobre. C’est pourquoi l’avenir de ce territoire, occupé par Israël depuis 1967, doit également être sur la table des négociations cette semaine, selon le directeur de L’Œuvre d’Orient, organisme engagé dans la protection des chrétiens d’Orient, notamment au Moyen-Orient.
Absence de perspectives offertes au peuple palestinien
Le directeur de l’association déplore l’absence de perspectives offertes au peuple palestinien: «S’il n’y a pas de perspectives, il n’y a pas d’espérance, et sans espérance, il y a une tentation de violence», explique-t-il. Mgr Gollnisch appelle également à distinguer la situation à Gaza et en Cisjordanie. «Il nous semble que pour leur grande majorité, les Israéliens ne veulent pas s’installer dans la bande de Gaza. Ils veulent simplement qu’elle ne soit pas une base pour mener des actions sur le territoire d’Israël. En revanche, sur la Cisjordanie, la position est beaucoup moins claire et nous réclamons qu’il y ait une explicitation de ce que l’on veut faire dans cette région», martèle le vicaire général de l’Ordinariat des catholiques orientaux en France.
Les bombardements continus de l’armée israélienne et la rhétorique provocatrice de certains membres du gouvernement de Benyamin Netanyahou, ainsi que les ripostes de roquettes de Hamas mais aussi du Hezbollah au Liban interrogent sur le réel «désir de paix».
Manipulation des religions par les pouvoirs politiques
À l’image des déclarations et des gestes du patriarche latin de Jérusalem lors de son déplacement à Gaza en mai dernier, L’Œuvre d’Orient appelle les chrétiens de Terre Sainte à s’impliquer dans le processus de paix. «Parfois, certains disent que les religions sont à l’origine des conflits. Je crois qu’il n’en est rien. Ce qui est parfois cause du conflit, ou en tout cas qui accentue le conflit, c’est la manipulation des religions par les pouvoirs politiques», constate-t-il.
Mgr Gollnisch poursuit en soulignant la liberté dont disposent les chrétiens, comparativement à d’autres religions, à se sentir libres par rapport aux pouvoirs politiques. Une liberté dont il appelle les fidèles de Terre Sainte à se saisir afin d’«établir des relations interreligieuses entre gens de bonne volonté, musulmans, israélites et chrétiens, qui ne se superposent pas aux conflits entre les Israéliens et les Palestiniens». (cath-ch/vaticannews/be)