Le pape contre les conversions forcées dans les mariages mixtes

«Les mariages entre personnes de religions différentes ne doivent pas être l’occasion de convertir le conjoint à sa propre religion», a déclaré le pape François, le 26 juin 2024. Il s’exprimait devant un groupe de musulmans italiens venus de Bologne.

Devant la délégation, le pontife a défendu le droit «à la liberté de conscience et de religion». Il a souligné que «chaque être humain doit être pleinement libre de ses choix religieux». Il a aussi appuyé le droit de tout croyant à «se sentir libre de proposer – jamais d’imposer! – sa propre religion à d’autres personnes, croyantes ou non».

Le témoignage de sa foi doit cependant exclure «toute forme de prosélytisme, entendu comme l’exercice de pressions ou de menaces», a précisé le pontife. Et d’enjoindre à «refuser toute sorte de faveurs financières ou professionnelles», et à ne pas «profiter de l’ignorance des personnes». Au fil de son discours, le pontife argentin a encouragé les musulmans à «entretenir de bonnes relations avec l’Église catholique». Il a estimé que le «témoignage de fraternité» entre les fidèles de diverses religions était «indispensable» dans le monde d’aujourd’hui. S’il y a «difficulté et incompréhension», il a invité à l’humilité et à la patience.

Polémique sur les ‘tortellini’

Les hôtes du pape viennent de Bologne, dont l’archevêque n’est autre que le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence des évêques italiens. Ce dernier, homme de confiance du pape, est très engagé dans le dialogue interreligieux, notamment par le biais des réseaux de la communauté de Sant’Egidio dont il a été un des premiers membres. Il entretient de bonnes relations avec les juifs et les musulmans de son diocèse.

Avec ces derniers, un épisode a particulièrement marqué l’opinion en Italie, celui des «tortellini», en 2019. Certains hommes politiques, dont Matteo Salvini, avaient critiqué la distribution par l’Église de ces pâtes qui font l’orgueil de sa ville lors d’une fête locale.

Une partie des tortellini avait en effet été farcie au poulet pour les musulmans, et non, comme le veut l’usage, au porc. Même s’il n’est pas à l’origine de cette initiative, le cardinal Zuppi avait mis fin à la polémique en faisant distribuer le tortellino originel tout en maintenant une petite portion des ‘tortellini de l’accueil’. (cath.ch/imedia/ak/rz)