Le Jury œcuménique de Cannes fête son 50e anniversaire
En 1974, le Jury œcuménique de Cannes remettait son premier trophée à un réalisateur de 29 ans, Rainer Werner Fassbinder, pour son film Tous les Autres s’appellent Ali. Le Jury, qui fête ses 50 ans cette année, a distingué depuis une longue liste de films pour leurs qualités artistiques et les valeurs humaines ou spirituelles qu’ils illustrent. Il sera au Festival de Cannes du 14 au 25 mai 2024.
Représentant du nouveau cinéma allemand des années 1960-1970, auteur en 1979 du Mariage de Maria Braun, un de ses films les plus célèbres, Fassbinder relatait dans Tous les Autres s’appellent Ali, la rencontre amoureuse entre un immigré marocain et une veuve allemande d’un certain âge, dans l’Allemagne des années 1970.
Le prix du Jury œcuménique de Cannes, qu’il a reçu en 1974, est depuis décerné chaque année à un long métrage de la compétition officielle. Des réalisateurs prestigieux, comme Hezzog, Tarkovski ou Almodovar, ont reçu cette récompense cinématographique. C’était le tour de Wim Wenders en 2023 pour Perfect Days. Le Jury avait également attribué une Mention spéciale à The Olf Oak de Ken Loach.
Ouvert au dialogue interreligieux
Ce Jury est indépendant du Festival de Cannes. Ses six membres sont renouvelés chaque année. Ils se réunissent à diverses reprises durant le Festival, analysent, commentent les films et délibèrent en toute indépendance. Issus de cultures et de pays différents, ils appartiennent à l’une des Églises chrétiennes et sont ouverts au dialogue interreligieux. Compétents dans le domaine du cinéma comme journalistes, critiques, théologiens, chercheurs, enseignants, ils «posent un regard particulier sur les films afin d’y déceler celui qui sonde le mieux la profondeur de l’âme humaine et la complexité du monde, et qui met en lumière des valeurs telles que la justice, la dignité de l’Homme, le respect de l’environnement, la paix, la solidarité ou la réconciliation», explique dans un communiqué le Jury.
Le Jury sera présidé cette année par Julienne Munyaneza, du Rwanda et Royaume-Unis. Cette professionnelle des médias et de la communication a travaillé dans le domaine du développement international, des droits de l’enfant et de la lutte contre la pauvreté.
Le prix du Jury œcuménique de Cannes a succédé au prix OCIC attribué auparavant par l’Office catholique international du cinéma. Mais il est resté géré par lui jusqu’en 2001, date à laquelle l’OCIC et l’UNDA (Association catholique internationale pour la Radio et la télévision) ont fusionné pour devenir la SIGNIS (Association catholique mondiale pour la Communication). Aujourd’hui la SIGNIS et INTERFILM, l’Organisation protestante internationale du cinéma, remettent ensemble leur prix. (cath.ch/com/lb)