Un oasis de spiritualité en terre carcérale
Vaud: Premier bilan du Conseil pastoral au pénitencier de Bochuz à Orbe
Lausanne, 22 septembre 1998 (APIC) Le Conseil pastoral œcuménique au pénitencier des Etablissements pénitentiaires d’Orbe (EPO) fêtera un an d’existence en décembre. Sa création était une «première» européenne. Le départ du pasteur Daniel-Samuel Burnat, aumônier protestant des EPO, et le transfert de Claudio, membre fondateur, est l’occasion de tirer un premier bilan.
«Bientôt l’heure va sonner. Une nouvelle étape dans ma vie, une autre porte va s’ouvrir m’approchant de la liberté». Le détenu, Claudio, a mis en place son programme de fin de peine, sa sortie du régime de réclusion est pour bientôt.
«J’ai eu la joie de voir naître le Conseil pastoral de Bochuz, d’être réunis avec d’autres au nom du Seigneur une fois par mois. J’ai aussi participé à l’organisation de quelques projets comme: la venue de troupes théâtrales, la préparation de Noël et de Pâques. La venue de l’abbé Pierre a été grand moment d’émotions partagées. Brefs instants de bonheur qui mettent du baume sur le cœur», se souvient le conseiller pastoral, Claudio.
Et de poursuivre dans les souvenirs: «Il y a eu également des épreuves douloureuses comme la préparation au pied levé d’un service œcuménique pour la mort tragique d’un ami, survenue entre ces murs. Aider des codétenus dans le deuil d’un être cher rappelé à Dieu. La vie est faite de joies et de peines, c’est en Dieu que je trouve le réconfort».
Le croyant, Claudio, parle de son expérience de la foi, vécue en prison: «Avec la création de ce Conseil pastoral, l’occasion nous est offerte pour témoigner de notre appartenance au Seigneur Jésus-Christ. Nous lui rendons grâce pour l’existence de cette communauté chrétienne à Bochuz. Dans sa première épître, Pierre nous dit: vous avez été rachetés de votre vaine conduite, non par de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux du Christ».
Chacun est président à tour de rôle
«Ce Conseil pastoral est l’occasion de dire merci et de sentir un soutien de la part de ceux vers qui nous sommes sans cesse amenés à aller, précisent les aumôniers catholiques, Jean Frund et Nicolas Margot. C’est aussi l’occasion d’offrir un lieu où les détenus ont la possibilité de s’exprimer librement, d’apporter des idées à la pastorale dont ils ont besoin.
Et d’ajouter en conclusion: «Les détenus seront toujours des passagers sur ce navire original, nous prions et nous espérons que l’Esprit ne manque pas à ce petit noyau de vie ecclésiale. A ceux qui doutent de l’Eglise, nous pouvons dire qu’elle vit lorsqu’elle sait créer des conditions nouvelles, afin que l’Esprit du Christ soit manifeste et au service du Père de tous les hommes».
Le Conseil tient une réunion mensuelle de deux heures. Chacun le préside à tour de rôle et prend des notes. Il essaye d’être fidèle à sa Charte de fondation dont l’objectif principal consiste à créer un cadre propice à l’exercice de la spiritualité et de la religion, ouverte à tous au pénitencier. (apic/jmz/ab)