Vue aérienne de Gaborone, capitale du Bostwana | Shosholoza/Wikimedia CC BY-SA 3.0 Deed
International

Botswana, des Églises réaffirment leur condamnation de l’homosexualité

A l’occasion d’un projet d’amendement de la Constitution, présenté le 17 avril 2024, une coalition d’Églises chrétiennes du Botswana a réaffirmé son opposition à toute forme de légalisation du droit des homosexuels dans le pays.

Kabo Morwaeng, ministre d’État du Bostwana chargé des Affaires présidentielles, a présenté au gouvernement un projet de révision de la Constitution du pays. Il a proposé d’y intégrer une disposition protégeant les personnes intersexuelles et les handicapées, et interdisant toute discrimination envers elles.

Un revirement du gouvernement

En 2021, le gouvernement avait défendu une ligne inverse. Dans un jugement rendu en 2019, la Haute Cour de justice s’était prononcée en faveur des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Elle avait considéré que les peines d’emprisonnement pour relations entre personnes du même sexe étaient non conformes à la Constitution. Le gouvernement avait fait appel contre ce verdict, mais sans succès.

Contraint de se plier à la décision judiciaire, les dirigeants du pays ont entrepris une réforme constitutionnelle. Le ministre de la Défense, de la justice et de la sécurité, Ronald Shamukuni, avait présenté au Parlement, lors de sa session de juillet 2023 déjà, un projet de loi visant à modifier les articles du Code pénal incriminés. Mais face à aux nombreuses manifestations d’hostilités des Églises, le projet avait été abandonné.

Face aux nouveaux changements proposés, le porte-parole de la coalition des Églises chrétiennes, le pasteur Abraham Kedisang de l’Apostolic Faith Mission, a déclaré que l’amendement constitutionnel menace de «détruire la structure cardinale de la vie familiale, au cœur du mode de vie chrétien adoré du Botswana». Il changera «la structure binaire masculine et féminine de la société, établie et promulguée par Dieu Tout-Puissant».

Une question de droits humains et non de religions

De son côté, Thato Moruti, le président du mouvement LEGABIBO (Les lesbiennes, gays et bisexuelles du Botswana) a déclaré que les amendements constitutionnels proposés par le gouvernement visent «à protéger les droits de l’homme. Ils ne constituent pas une question religieuse». «Il faut séparer les croyances religieuses des questions de droits de l’homme», a-t-il poursuivi, dans des propos rapportés par Voice of America. Et d’ajouter: «La décriminalisation a pour but de diminuer les désavantages systématiques envers les autres personnes, en particulier les personnes bisexuelles ou transsexuelles.» (cath.ch/ibc/lb)

Vue aérienne de Gaborone, capitale du Bostwana | Shosholoza/Wikimedia CC BY-SA 3.0 Deed
24 avril 2024 | 15:02
par Ibrahima Cisse
Temps de lecture : env. 2  min.
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