Yves Crettaz crée Imani, une agence au service des paroisses
Avec la création de l’agence «Imani», Yves Crettaz se lance dans l’événementiel et la communication au service des paroisses. Un engagement cher au jeune Valaisan qui voit le moyen de bâtir des ponts entre les paroisses et le monde. Un enjeu important à l’heure où l’Eglise traverse une crise majeure.
«’Imani’ veut dire ‘foi’ en swahili – une langue bantoue originaire de Tanzanie», sourit Yves Crettaz. «Une foi vécue dans la joie!» C’est le nom qu’il a donné à l’agence de communication et d’événementiel «au service de l’Eglise» qu’il a créée il y a peu et dont il marque le lancement en organisant une «soirée Imani» le 27 avril.
Evangélisation discrète
Il a préféré le mot en swahili à «Aleluia» «catholique» ou d’autres termes plus connotés religieusement. «Et le mot suscite la curiosité, je dois l’expliquer. Cela me permet d’évangéliser discrètement». La démarche est cependant assumée dans le slogan: «Votre paroisse, notre défi». Vêtu d’un polo estampillé du nom de son agence «au service de l’Eglise», le jeune Valaisan s’applique à vendre son concept, non sans enthousiasme.
Son agence entend construire des ponts entre les paroisses et le monde. «Je peux aussi bien organiser un déplacement en car que monter un projet de communication ou encore faire venir un spectacle dans une paroisse.» Récemment, il a organisé le transport d’un groupe de paroissiens jusqu’à l’Arena de Genève pour assister au spectacle musical «Bernadette de Lourdes».
Il a souvent eu des demandes pour des vidéos, des logos, des affiches. Une autre manière selon Yves Crettaz de faire du lien pour une paroisse. Il peut également rédiger un communiqué de presse pour les médias. «Bien souvent, les gens ont l’envie, l’idée, mais pas forcément la motivation, les compétences ou assez de temps pour concrétiser un projet.» Les vœux pieux du type «Il faut évoluer» ne sont pas toujours exaucés. La crise que traverse l’Eglise n’incite pas non plus les fidèles à jubiler.
Les paroissiens, cœur de cible
Les paroissiens soixantenaires sont le cœur de cible. «On trouve OpenSky pour les jeunes, le festival des familles, les festivals Metanoia ou Crossfire, mais rien pour les paroissiens.» Or il y a un enjeu important pour l’Eglise qui se trouve à un tournant, à l’heure où les fidèles désertent les bancs. «Les fidèles d’un certain âge viennent à l’église et rentrent chez eux. Ils ne se déplaceront pas dans une salle pour un spectacle qui a lieu à une certaine distance.» Or il y a aussi une demande de leur part en termes d’événements.
La soirée prévue au Sacré-cœur à Sion répond à cette problématique. En bon vendeur, Yves Crettaz illustre son concept: une messe festive avec Mgr Alain de Raemy (évêque auxiliaire de Lausanne, Genève et Fribourg), qui sera suivie d’une table ronde réunissant des entrepreneurs chrétiens: tout ce qu’il faut en matière de pratique et de curiosité pour retenir les paroissiens jusqu’à l’apéritif! La présence du Père Xavier Grillon, le curé de la paroisse française de Lyon-Centre, complète le programme ainsi que la présence pour un concert et une veillée de Pauline Bettuel. Elle a chanté avec le groupe français de pop louange Glorious. «Je n’ai pas les solutions aux problèmes que rencontre l’Eglise, mais je fais du lien. Par exemple en invitant le Père Grillon qui pourra répondre aux personnes présentes sur le développement d’une paroisse.
Le festival OpenSky à l’origine
A l’origine de sa démarche se situe le festival chrétien OpenSky qui fut une expérience fondatrice pour le jeune Valaisan. Il a fait partie du comité, emmené par l’abbé Jean-François Luisier, qui a lancé l’événement en 2015. «Le festival synthétisait l’événementiel et la communication d’Eglise. Cela répondait à une demande très forte de la part des jeunes et ça a marché!», se souvient-il. De fait, le programme comprenait des conférences, des invités, parfois un spectacle, de la restauration, l’incontournable bar, des démonstrations sportives ou circassiennes avant la grande messe.
Yves Crettaz a passé deux ans au service marketing du Nouvelliste. Une expérience à laquelle s’ajoute un RP de journalisme fraîchement obtenu et différentes expériences en radio et en télévision. Sa démarche ne répond pas seulement à une passion pour l’organisation d’événements. «Il faut se bouger pour une Eglise accueillante», confiait-il à cath.ch en septembre 2020. Son credo est toujours le même. D’autant plus en cette période de crise que traverse l’Eglise. «L’image de l’Eglise est au plus bas dans l’opinion, alors qu’il se passe plein de belles choses que personne ne voit», insiste-t-il. (cath.ch/bh)