Un prêtre épris de justice et d’œcuménisme
Genève: Décès d’André Fol, prêtre genevois
Genève, 12 octobre 1998 (APIC) L’abbé André Fol, ancien aumônier de la prison genevoise de Champ-Dollon , est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Genève. Agé de 57 ans, il est mort d’un cancer dont il souffrait depuis plusieurs années.
Dans plusieurs livres récents, André Fol a décrit avec humeur et humour cette maladie qui le rongeait, mais qui lui donnait aussi des répits, après un séjour à l’hôpital, pour écrire des billets percutants dans le quotidien genevois «Le Courrier» ou tout simplement rencontrer ses nombreux amis qui se ressourçaient humainement et spirituellement à ce prêtre attachant.
André Fol, né le 16 juin 1941 au Petit-Lancy (Genève), a été ordonné prêtre le 21 juin 1968 à Genève. D’abord vicaire durant 6 ans et demi à la paroisse Ste-Marie-du-Peuple, il est ensuite détaché dès septembre 1977 pour divers ministères non-paroissiaux. Il s’est fait connaître ces vingt dernières années à travers son engagement à la Commission tiers monde de l’Eglise catholique de Genève (COTMEC), sa participation à l’Atelier oecumémique de théologie (AOT), comme aumônier de Frères sans frontières (FSF), aujourd’hui «E-Changer», et comme aumônier de prison à Champ-Dollon.
Auteur de trois livres
Trois livres récents, écrits par André Fol, ont encore mieux fait connaître ce prêtre animé d’une foi très vive, lui permettant d’accueillir avec affection toute personne en recherche ou même sans religion. On y trouve son regard sur la maladie, l’espoir de vivre et ses remarques pleines de réalisme frondeur. On y découvre aussi son combat pour la justice entre les nations pauvres et riches et sa propre remise en cause de certaines questions théologiques. Sa critique parfois sévère de l’institution de son Eglise, sans jamais désespérer d’elle, car malgré tout porteuse du message évangélique, ont fait aimer André Fol à l’intérieur et en dehors de l’Eglise catholique.
En 1986, les éditions St-Augustin à St-Maurice publiaient «Temps de crise. Temps de croire?», avec une préface de Georges Haldas. En 1998, aux mêmes éditions, paraissaient «Lumières d’orage», préface de Rosette Poletti. Et la même année, en coédition «Le Courrier» et St-Augustin, nous arrivait le dernier livre d’André Fol¨: «Esquisses», préface de Claude Torracinta, dont la plupart des chapitres reprennent les billets publiés depuis plusieurs années dans «Le Courrier». (apic/ba)