Négocier n'est pas un aveu de faiblesse mais de force | © Flick/Frederic Bisson/CC BY 2.0
International

Pietro Parolin: guerre, la solution diplomatique est toujours possible

Les propos du pape François appelant l’Ukraine à négocier, diffusés le 9 mars 2024 sur la télévision suisse italienne (RSI), continuent à faire réagir. Après Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse du Vatican, c’est au tour du cardinal Pietro Parolin de clarifier la pensée du pape. Face aux risques d’escalade militaire et aux souffrances engendrées par les guerres, la négociation diplomatique reste la voix à privilégier.

L’image du «drapeau blanc» évoquée par le pape François sur la RSI a été interprétée par le gouvernement ukrainien et par d’autres politiciens d’Europe comme un appel à la reddition. Citant les paroles du pape du 25 février, Matteo Bruni a cependant expliqué depuis qu’il s’agit là d’un appel à rechercher une paix juste et durable par la voie diplomatique.

Dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, reprise par Vatican News, le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a fait remarquer pour sa part qu’il a toujours était évident pour le Saint-Siège que la création de conditions nécessaires à la paix «ne relève pas de la responsabilité d’une seule des parties, mais des deux» et que la première condition est précisément de mettre fin à l’agression.

Le courage de la négociation, en Ukraine ou en Terre sainte

Le pape cependant, a précisé le secrétaire d’État du Saint-Siège, a voulu rappeler que «la négociation n’est pas une faiblesse, mais une force. Ce n’est pas de la capitulation, mais du courage. Il nous dit que nous devons avoir une plus grande considération pour la vie humaine, pour les centaines de milliers de vies qui ont été sacrifiées dans cette guerre au cœur de l’Europe. Ce sont des mots qui s’appliquent à l’Ukraine comme à la Terre Sainte, et aux autres conflits qui ensanglantent le monde.»

Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, 2020 | © Flickr Catholic Church of England and Wales CC BY-NC-SA 2.0

Le cardinal Parolin a encore insisté sur les risques réels d’escalade militaire, voire d’une «dérive» nucléaire. «L’aggravation du conflit, l’explosion de nouveaux affrontements armés, la course au réarmement sont des signaux dramatiques et inquiétants.» Le risque d’une «dérive» nucléaire fatale n’est pas absent, a-t-il ajouté.  «Il suffit de voir la régularité avec laquelle certains représentants du gouvernement recourent à une telle menace. Je ne peux qu’espérer qu’il là s’agit d’une propagande stratégique, et non d’un «avertissement» d’une possibilité réelle.» A la question de savoir s’il existe encore une chance de parvenir à une solution diplomatique, Pietro Parolin a répondu par l’affirmative «puisqu’il s’agit de décisions qui dépendent de la volonté humaine». (cath.ch/vn/lb)

La présidente de Caritas Allemagne appelle au soutien militaire à l’Ukraine
Eva Maria Welskop-Deffaa, présidente de Caritas Allemagne, a appelé le 12 mars 2024, au nom de son association, à une aide militaire renforcée pour l’Ukraine. Répondant aux propos du pape François sur des négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie, elle a asséné dans le Tagesspiegel de Berlin «que l’agresseur russe ne renoncera à ses fantasmes de soumission et d’anéantissement que s’il reste militairement infructueux. Nous voyons en même temps, en tant que Caritas, la nécessité pour l’Allemagne et l’Europe d’intensifier le soutien militaire à l’Ukraine».
La Caritas allemande soutient depuis des années son organisation partenaire en Ukraine afin de mettre en place des réseaux de services sociaux viables. lb

Négocier n'est pas un aveu de faiblesse mais de force | © Flick/Frederic Bisson/CC BY 2.0
13 mars 2024 | 13:33
par Lucienne Bittar
Temps de lecture : env. 2  min.
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