Homélie TV du 25 décembre 2023 (Lc 2, 1-14)
Messe de MINUIT
Abbé Arjen Bultsma – Basilique Sint Franciscus, Bolsward, Pays-Bas
Ce n’est qu’à mi-parcours que l’extrait d’évangile que nous venons d’entendre devient vraiment intéressant. Au début, nous avons d’abord entendu parler de ceux qui étaient au pouvoir à l’époque et qui, par conséquent, voulaient savoir sur qui ils pouvaient compter.
Nous avons entendu parler de Joseph et de Marie voyageant pour se faire recenser et recevant le premier-né en chemin. Une naissance racontée presque avec désinvolture en une seule phrase. Si nous n’avions pas d’autres informations, l’Évangile ne serait jusque là qu’une belle histoire, mais pas vraiment spéciale.
Les bergers entendent une proclamation
Il en va tout autrement lorsque l’attention se porte sur les bergers dans les champs. Ils entendent parler de cette naissance, mais pas de la manière dont nous avons été informés jusqu’à présent. Ce qu’ils entendent n’est pas de l’histoire, mais une proclamation. Il ne s’agit pas seulement de faits historiques.
La proclamation contient une interprétation.
La proclamation contient un engagement personnel.
La proclamation ouvre des perspectives inouïes et nous encourage à prendre la route avec eux.
La proclamation relie.
Ce n’est que maintenant – la nuit dans les champs – que nous entendons que cette naissance si mal décrite concerne notre Sauveur, le Messie : le Christ Seigneur, tant attendu en tant que Fils de David.
Témoins d’une liturgie céleste qui invite à la joie et relie
Après cette première proclamation, une perspective inédite s’ouvre. Nous devenons les témoins d’une liturgie céleste où une armée céleste glorifie Dieu. C’est une liturgie qui invite à la joie. Une liturgie qui relie.
Cette année, cela fait huit cents ans que saint François d’Assise a construit une crèche. Dans cette basilique placée sous son patronage, nous pouvons certainement y réfléchir. Car François n’a pas seulement créé une étable avec des animaux vivants. La liturgie de Noël y a été célébrée, de sorte que la nativité n’est pas restée le simple récit d’une naissance remarquable, mais qu’elle est devenue une véritable proclamation.
En Jésus, nous rencontrons le Dieu compatissant
Ouvrir les yeux et les cœurs à ce qui se passe réellement. Ici, nous faisons l’expérience que Dieu se soucie tellement des gens depuis les origines qu’il veut être vu avec eux. C’est un Dieu que rien n’arrête et qui – malgré tous les problèmes qui surviennent et qui sont comme résultats la mesquinerie humaine – ne perd pas de vue l’homme lui-même. Il le regarde avec amour et le prend personnellement par la main en Jésus.
En Jésus, le premier-né, nous rencontrons le Dieu compatissant lui-même. Il s’est incarné afin de vivre avec nous, de vivre pour nous et de nous faire avancer, à travers la mort, vers une vie nouvelle avec Dieu et les autres.
Une proclamation qui nous exhorte à mieux vivre ensemble
Depuis cette première crèche, de nombreuses autres ont été construites. Des petites et des grandes. Dans les églises et dans les maisons. À l’extérieur et à l’intérieur. Toutes racontent une même histoire. Cela peut sembler purement ludique, artistique ou simplement chaleureux. Biensûr… Toutefois, la proclamation devient réelle proclamation lorsqu’elle montre également notre engagement personnel et qu’elle est un lieu de célébration et de prière.
La proclamation devient réelle proclamation lorsque nos rassemblements de Noël offrent ce Dieu-avec-nous et nous exhortent à mieux vivre ensemble.
Non pas pour être vu, mais parce que nous comptons – que nous avons de l’importance – et que nous pouvons donc partager la paix, la joie et l’amour communicatif que Dieu est et avec lequel il nous rencontre aujourd’hui.
Joyeux Noël.
Messe de MINUIT
Lectures bibliques : Isaïe 9, 1-6; Psaume 95; Tite 2, 11-14; Luc 2, 1-14
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