Les façades de la caserne de la Garde pontificale devront être conservées  | © B. Hallet
Suisse

L'UNESCO soutient la rénovation de la caserne de la Garde Suisse 

Les plans de rénovation de la caserne de la Garde Suisse pontificale au Vatican ont franchi un obstacle décisif : l’approbation du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les travaux de reconstruction pourront commencer en 2026, après la clôture de l’année jubilaire 2025, a indiqué, le 7 décembre 2023, la présidente du Comité de patronage, l’ancienne Conseillère fédérale Doris Leuthard.

Le Vatican fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. A ce titre, tout projet immobilier d’importance sur le sol de la Cité du Vatican doit être soumis à un examen d’experts en vue de préserver cette qualification, a rappelé Jean-Pierre Roth président du Conseil de Fondation. L’UNESCO a chargé des experts de l’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites), et de l’ICCROM (Centre international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels) de lui faire rapport au sujet d’une nouvelle caserne pour les Gardes Suisses.

Un projet de qualité

Rendu en septembre 2023, le rapport est désormais disponible. Il souligne le caractère vétuste des bâtiments actuels de la caserne, caractérisés par des différences de niveau importantes, des liaisons peu pratiques et des chambres exigües dépourvues de sanitaires individuels. Il apprécie la qualité du projet  mené par les architectes Durisch + Nolli et les ingénieurs Schnetzer Puskas en collaboration avec la Commission vaticane des monuments historiques (Tutela).

Maintien des façades actuelles

Les experts de l’UNESCO mentionnent également que les Gardes Suisses peuvent être considérés comme l’une des institutions vivantes qui contribuent à la «valeur universelle exceptionnelle» du Vatican en tant que site du patrimoine culturel. 

L’appréciation générale du projet est donc positive, même si certaines précisions devront encore être apportées, a relevé Jean-Pierre Roth. Les point les plus importants peuvent être retenus. Il s’agit d’abord du maintien des façades de la caserne actuelle donnant sur l’Italie et la Via Sant’Anna qui seront restaurées et préservées. Cette option, qui amènera un surcoût d’environ deux millions de francs, avait été envisagée dès le début par les architectes qui avaient planifié les espaces intérieurs en tenant compte de cette contrainte éventuelle.

Réduction des volumes et réaménagement intérieur

Autre point visible: les bâtiments de la caserne seront dégagés du couloir d’évacuation médiéval ›Passetto di Borgo’ posé sur la muraille qui relie le palais apostolique au château Saint-Ange. Cette modification entraîne néanmoins une diminution du volume de la construction. Il en résultera un réaménagement des espaces intérieurs. Ainsi, des chambres doubles seront prévues pour les recrues et individuelles pour les hallebardiers, des logements familiaux seront également disponibles. Selon les architectes, la caserne gagnera malgré tout un espace important par rapport à la situation actuelle. 

Une fontaine commémorative dans la Cour d’honneur obstrue depuis 1927 un ancien itinéraire de pèlerinage (Via del Pellegrino). On prévoit de la déplacer. Cela permettra de rétablir la vue de la Cour d’honneur depuis la Via Sant’Anna. La réouverture permettra aussi de restaurer l’ancien itinéraire de pèlerinage directement sur la place Saint-Pierre par la Porta Sancti Petri, une entrée au Vatican.

Le rapport de l’UNESCO considère que la mise en valeur des sites historiques intégrés actuellement dans le complexe de la caserne (Passetto di Borgo et Porta Sancti Petri) et la récupération de la Via del Pellegrino apportent une valeur ajoutée au projet proposé. Le Passetto et la Porta doivent également être restaurés, mais ces travaux ne font toutefois pas partie de la mission de la fondation et seront assurés par le Vatican, note Jean-Pierre Roth.

Début de travaux en 2026

Ce rapport constitue une étape importante de la réalisation du projet de nouvelle caserne. La planification de détail pourra commencer en 2024. Elle conduira à l’approbation définitive du projet par le Vatican et à la mise au concours des travaux d’exécution. Le début des travaux est prévu au terme de l’Année Sainte, début 2026. Ils devraient durer trois ans.

51 millions de francs de capital

La fondation possède actuellement un capital de 51 millions de dons et de promesses de dons de collectivités publiques étatiques et ecclésiales, de particuliers, d’entreprises et de fondations. Le Vatican y contribuera également a hauteur de 5 millions de de francs destinés à la mise en place d’une caserne provisoire pour les gardes pendant les travaux. La planification de détail et la mise en soumission des travaux permettront de déterminer si des contributions supplémentaires seront ou non nécessaires, a conclut Jean-Pierre Roth. (cath.ch/com/mp)

Les façades de la caserne de la Garde pontificale devront être conservées | © B. Hallet
7 décembre 2023 | 12:13
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 3  min.
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