Gabon: L’archevêque de Libreville est président du Dialogue national

Les nouvelles autorités militaires du Gabon ont désigné Mgr Jean-Patrick Iba-Ba, actuel archevêque de la capitale Libreville, pour présider le Dialogue national inclusif (DNI) qui a pour but d’élaborer de «nouvelles orientations» politiques et institutionnelles de la République.

Par Ibrahima Cissé, correspondant de cath.ch en Afrique

Pour la deuxième fois en plus de trente ans, un archevêque de Libreville va diriger les travaux d’une conférence à vocation nationale. En mars-avril 1990, son prédécesseur, Mgr Basile Mvé Engone, avait choisi pour diriger la Conférence nationale, qui a permis l’ouverture démocratique du Gabon.

Le président Ali Bongo Ondimba a été renversé

Depuis le 30 août dernier, ce petit pays francophone de l’Afrique centrale d’environ trois millions d’habitants est dirigé par le général Brice Oligui Nguema, ancien chef de la Garde républicaine, un catholique pratiquant. A la tête d’un groupe de militaires, il a renversé le président Ali Bongo Ondimba, suite à la des élections présidentielles et législatives controversées. Il a suspendu la Constitution et dissout les institutions républicaines, telles que l’assemblée nationale et le sénat.

EIles sont remplacées par un Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), organe législatif, qui sera transformé en une assemblée constituante, chargée de présenter une future constitution en octobre 2024.

Un référendum sera organisé pour son adoption, entre novembre et décembre 2024.  Le retour à l’ordre constitutionnel normal est prévu en août 2025, sur la base d’une nouvelle Constitution, et après une élection présidentielle et des législatives.

Réception du nonce apostolique

Un communiqué du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), organe dirigeant le pays à la place de l’assemblée nationale et du sénat a indiqué que le DNI débutera ses travaux en avril 2024, sous la conduite de Mgr Iba-Ba, archevêque de Libreville depuis 2020.

Au lendemain de l’annonce du choix de Mgr Iba-Ba, le président de la Transition, le général Brice Oligui Nguema, a reçu en audience, le nonce apostolique au Gabon, Mgr Javier Herrera Corona. Selon un communiqué de la présidence du Gabon publié sur sa page Facebook, «le représentant du saint Siège est venu témoigner la volonté de sa sainteté le pape François d’accompagner les autorités du Gabon, leur affirmer le soutien de l’Eglise catholique et offrir sa contribution pour le maintien de la paix au Gabon, tout au long de la Transition». Cet accompagnement «vise la mise en œuvre d’un ensemble de mécanismes conduisant à l’organisation d’élections libres et transparentes», a conclu le texte.

Le choix de la «sagesse»

Le journal gabonais en ligne «Gabon media time» a estimé que le choix de Mgr Jean-Patrick Iba-Ba pour diriger le DNI est celui de la «sagesse». Car, il a un préjugé favorable auprès de l’opinion publique et le recul nécessaire pour permettre au Gabon de s’arrimer aux standards internationaux en matière de démocratie. Il est reconnu comme défenseur des couches sociales vulnérables. Les Gabonais se souviennent de ses critiques contre la mal gouvernance et la mauvaise gestion du pays pendant le règne du président déchu. (cath.ch/ibc/be)