Evangile de dimanche: Venez maintenant tout est prêt
Qui ne s’est jamais réjoui d’accueillir des amis à la maison et de mettre les petits plats dans les grands? Le soin pris à préparer sa table est une manière d’exprimer combien l’autre est important pour nous et combien nous lui souhaitons le bien et le bon. L’impatience et la réjouissance sont d’autant plus vives lorsque la table préparée est celle de la fête et des noces.
Celles-ci sont royales dans l’évangile de ce jour. Pour parler du Royaume des cieux Jésus nous invite à la table du roi. Dans la Bible, le roi c’est celui qui rassemble au nom de Dieu et qui veille sur son peuple. C’est ce roi qui, comme nous, a tout préparé pour que ses hôtes se réjouissent de sa joyeuse générosité. Par cette parabole Jésus compare l’alliance entre Dieu et son peuple avec des noces préparées avec soin. Ce thème des noces est présent au long de l’Ancien Testament pour qualifier le type de relation très intime que Dieu souhaite vivre avec nous.
On comprend mieux la déception et même la colère de ce roi qui voit les siens se détourner de ce qu’il leur destine. Un tas de bonnes excuses sont implorées pour justifier une urgence plus importante. N’est-ce pas là un signe pour nous, que le trop fréquent emballement de nos vies nous fait rater des occasions de vivre bien. Et vivre bien, pour Dieu, c’est vivre unis avec lui à la même table. Bien sûr, la multitude de nos engagements nous place parfois devant des choix difficiles. Nos familles, nos amis, notre activité professionnelle, nos loisirs essentiels à notre équilibre… Autant de dilemmes compliqués. Au point que finalement nous risquons de passer à côté de tout…
«Ce n’est pas juste un petite histoire savoureuse, mais c’est toute l’histoire de nos vies et même de la vie du monde qui se joue.»
C’est là qu’il est bon de discerner selon un critère essentiel. Celui de la relation! Avec Dieu comme avec un roi, avec les personnes essentielles de nos vies. Si la table en est le symbole c’est parce que la relation qui place les convives côtes à côte ou face à face est une nourriture nécessaire pour que nous grandissions. Toutes les actions peuvent être bonnes mais c’est la relation qu’elles produisent qui le donnent leur vraie valeur. Une vraie relation précède toutes nos actions comme elle en est le produit. Pour avoir négligé cela les convives de ce jour sont rejetés de la noce. Non pas qu’ils en aient été chassés mais parce qu’ils se sont exclus eux-mêmes en faisant un choix à l’envers.
Cette parabole illustre la réalisation de la promesse de Dieu pour tous les peuples. Toutes les lectures évoquent le festin démesuré qui nous attend. Les viandes grasses et les vins capiteux préparés par Dieu lui-même. Tout cela nous révèle le prophète Isaïe conduit à la vie totale: même la mort disparaît pour toujours. Et le Psalmiste de renchérir, chantant la table que Dieu prépare pour moi, c’est à dire pour tous les «mois» de la terre.
Ce n’est pas juste un petite histoire savoureuse, mais c’est toute l’histoire de nos vies et même de la vie du monde qui se joue. C’est l’aboutissement du projet de Dieu pour tous les peuples. Une humanité rassemblée au cœur de l’amour. Assis à la même table pour faire le choix de relations humaines où chacun-e a sa place. Et si les va t’en guerre de ce temps pouvaient comprendre que la paix ne peut pas se passer de la table des négociations…
Philippe Matthey | Vendredi 13 octobre 2023
Mt 22, 1-14
En ce temps-là,
Jésus se mit de nouveau à parler
aux grands prêtres et aux pharisiens,
et il leur dit en paraboles :
« Le royaume des Cieux est comparable
à un roi qui célébra les noces de son fils.
Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités,
mais ceux-ci ne voulaient pas venir.
Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités :
›Voilà : j’ai préparé mon banquet,
mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ;
tout est prêt : venez à la noce.’
Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent,
l’un à son champ, l’autre à son commerce ;
les autres empoignèrent les serviteurs,
les maltraitèrent et les tuèrent.
Le roi se mit en colère,
il envoya ses troupes,
fit périr les meurtriers
et incendia leur ville.
Alors il dit à ses serviteurs :
›Le repas de noce est prêt,
mais les invités n’en étaient pas dignes.
Allez donc aux croisées des chemins :
tous ceux que vous trouverez,
invitez-les à la noce.’
Les serviteurs allèrent sur les chemins,
rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent,
les mauvais comme les bons,
et la salle de noce fut remplie de convives.
Le roi entra pour examiner les convives,
et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce.
Il lui dit :
›Mon ami, comment es-tu entré ici,
sans avoir le vêtement de noce ?’
L’autre garda le silence.
Alors le roi dit aux serviteurs :
›Jetez-le, pieds et poings liés,
dans les ténèbres du dehors ;
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.’
Car beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus. »
Les droits de l’ensemble des contenus de ce site sont déposés à Cath-Info. Toute diffusion de texte, de son ou d’image sur quelque support que ce soit est payante. L’enregistrement dans d’autres bases de données est interdit.