La paix était une grande thématique de la journée | © Vatican Media
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Synode: la paix en Terre Sainte et dans le monde au cœur du processus

«Qu’est-ce que je fais ici au synode?»: lors du briefing du 12 octobre 2023, c’est la question qu’a reconnu s’être posée la présidente des Focolari, Margaret Karram, catholique arabe née en Israël, alors qu’elle suit «le cœur déchiré» la guerre qui ravage son pays. Mais pour la membre, le «style de vie de l’Église» qu’elle expérimente dans le Synode sur l’avenir de l’Église peut permettre aux catholiques de mieux promouvoir le dialogue et la paix dans le monde.

«Ce n’est pas facile d’écouter l’autre et de le comprendre, de dialoguer et de se laisser interpeller par les autres», a affirmé la responsable laïque. «Si ce que nous sommes en train d’apprendre ici dans le Synode pendant un mois entier, nous réussissons à le faire entre nous […] nous pouvons l’importer dans beaucoup d’environnements», a-t-elle estimé, considérant que cela pourrait permettre de construire des «ponts de paix».

Margaret Karram a confié avoir reçu de nombreux témoignages de personnes de Terre Sainte ou d’ailleurs engagées pour la paix, se disant en particulier touchée par ceux d’amis juifs israéliens qui malgré leur douleur se sont dits «préoccupés» pour ceux qui vivent à Gaza. Une amie juive lui a affirmé avoir choisi symboliquement de prier à l’horaire de prière des musulmans.

La présidente des Focolari a insisté sur le nombre d’organisations «dont personne ne parle» qui sont engagées pour la paix en Terre Sainte et dans le monde. «On ne parle que de la haine, de la division et du terrorisme», s’est-elle agacée.

La paix était une grande thématique de la journée: dans la matinée, le cardinal irakien Raphaël Sako a dirigé une prière lors de laquelle il a invité tous les membres à prier pour la paix dans le monde, mentionnant en particulier la Terre Sainte, le Liban, l’Ukraine mais aussi son pays, l’Irak.

Présent lors du briefing de la mi-journée, l’évêque camerounais de Bamenda, Mgr Andrew Nkea Fuanya, a confié avoir «appris des autres continents» en écoutant des témoignages sur les conflits qui ravagent l’Ukraine ou la Terre Sainte notamment. La religieuse irakienne Caroline Jarjis est revenue pour sa part sur l’épreuve que constituaient pour les chaldéens d’Irak les tensions autour de la situation du cardinal Sako, plaidant pour la défense de la «dignité» des siens.

La synodalité en Afrique

Mgr Nkea a expliqué être intervenu lors des congrégations pour affirmer que «la synodalité est vraiment bienvenue en Afrique». Il a expliqué qu’il la voyait déjà à l’œuvre dans son pays, le Cameroun, où les communautés chrétiennes vivent comme celles des premiers temps de l’Église, c’est-à-dire comme des «familles» dans laquelle il est important de «consulter tout le monde» avant de prendre une décision.

Sans rentrer dans les détails, la secrétaire de la commission pour l’information Sheila Leocadia Pires est revenue sur certaines interventions survenues dans l’Aula Paul VI. Une des questions centrales de la journée aurait été celle du dialogue interreligieux et interculturel, et de l’importance de renforcer le dialogue avec les populations indigènes.

Aurait été aussi soulevée la problématique de la baisse de l’intérêt des jeunes pour l’Église dans le monde occidental, la nécessité pour les leaders religieux de promouvoir la paix et l’importance de promouvoir un «ministère de l’écoute» dans l’Église.

Une photo marquante

Sur X (ex-Twitter), le prêtre américain James Martin, jésuite très engagé en faveur de l’inclusion des personnes homosexuelles, a publié une photo de lui et du cardinal Gerhard Müller, préfet émérite du dicastère pour la Doctrine de la foi, qui défend des positions conservatrices sur l’homosexualité et s’est montré critique vis-à-vis du Synode. «Je suis très heureux que le cardinal Müller soit parmi nous au Synode. S’il vous plaît, gardez-nous tous dans votre prière pendant que nous prions et dialoguons ensemble», a-t-il affirmé.

La veille, le jésuite avait publié une autre photo, cette fois-ci avec Mgr Péter Fülöp Kocsis, archevêque métropolitain de l’archidiocèse de Hajdúdorog (Hongrie) et chef de l’Église gréco-catholique hongroise. «Nous sommes bien sûr d’accord sur les fondements de la foi, mais pas tellement sur les questions LGBTQ», avait-il commenté, expliquant être reconnaissant pour la «conversation honnête» qu’il a eu avec lui. (cath.ch/imedia/cd/bh)

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12 octobre 2023 | 17:36
par I.MEDIA
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