JMJ : les Suisses fêtent leur pays à Lisbonne
Au jour d’ouverture des JMJ de Lisbonne, le 1er août 2023, les jeunes catholiques suisses sur place ont célébré la fête nationale. Ils ont également assisté, dans la soirée, à la messe d’ouverture de l’événement mondial.
Raphaël Zbinden, envoyé spécial a Lisbonne
Le car affrété par l’agence Ad Gentes peine à trouver le stade de football communal qui doit accueillir la fête suisse, dans les étroites rues vallonées de Lisbonne. Présent dans le véhicule, l’abbé Christophe Godel, de Neuchâtel, vient à la rescousse du chauffeur, équipé de son GPS. Peu de temps plus tard, le bus arrive en vue d’une petite place en revêtement synthétique où quelques drapeaux suisses flottent déjà.
A mesure que les participants arrivent, toute la place se pare du rouge et du blanc national. Un tableau émaillé de nombreux étendards cantonaux. La prépondérance des drapeaux de cantons romands reflète que la francophonie est majoritaire dans l’assemblée festive.
La chaleur déjà intense en cette fin de matinée n’empêche pas une intense ferveur. Dès les premières notes de Gerusalema ou de la Macarena, les chorégraphies s’enchaînent. Après la musique enregistrée, l’orchestre, avec notamment l’abbé valaisan Pierre-Yves Pralong à la guitare, entame quelques «tubes» des JMJ.
Arrivée cycliste en fanfare
L’ambiance se fait ensuite plus recueillie, alors qu’arrive le moment des allocutions et des témoignages. Des jeunes des trois régions linguistiques viennent parler de leurs expériences aux JMJ.
La prise de parole de la représentante alémanique, Madeleine, est cependant brusquement interrompue par une annonce tonitruante et fébrile: «Les cyclistes arrivent». Et une grande partie des célébrants de sortir en hâte de l’enceinte du stade pour vivre en direct l’événement. Ce ne sont autres que les participants au «pélé-vélo» qui arrivent pile à l’heure pour se joindre à la fête. Emmenés par l’abbé Simon Roduit, ils ont parcouru plus de 538 km, de Saint-Jacques de Compostelle à Lisbonne sur deux roues. L’excitation est digne de l’arrivée du Tour de France. Les valeureux cyclistes sont accueillis comme des héros et les amis un temps séparés se prennent avec joie dans les bras. L’aventure s’est, de manière générale, très bien passée.
Etre sûr de l’amour de Dieu
Les retrouvailles achevées, tout le monde se réunit à nouveau derrière les grillages pour écouter les autres intervenants. Parmi eux, Mgr Pierre Bürcher, évêque émérite de Reykjavik (Islande). «Ici, à Lisbonne, vous êtes la Suisse jeune et belle. Bravo!», déclare notamment le prélat valaisan. Il confirme à l’assistance que les JMJ sont l’endroit idéal pour aider un jeune à trouver sa mission dans le monde et dans l’Eglise. Comment? «En y rencontrant le Christ dans les autres». «Le chemin n’est pas facile, mais ne vous découragez jamais! N’oubliez pas que vous êtes aimés par Dieu à la folie», conclut Mgr Bürcher.
Une fois les discours terminés, un temps de prière et de musique est encore proposé et les participants se répartissent dans la ville pour la pause de midi.
L’occasion de recueillir les impressions de l’abbé Godel sur le grand raout. «La grâce des JMJ, c’est la possibilité pour les jeunes de se rendre compte que le Christ agit dans le cœur de personnes très différentes, venant d’autres pays, d’autres continents, ayant d’autres vocations, avec des charismes qui leur correspondent. » Pour l’abbé, les expériences acquises durant le rassemblement peuvent aussi inspirer la pastorale locale. « Il y a trois jeunes agents pastoraux de La Chaux-de-Fonds, ici. Je suis persuadé qu’ils en tireront un surcroît de créativité dans leur travail, pour encore mieux savoir comment impliquer les personnes, et en particulier les jeunes, dans l’Eglise ».
Mer de jeunes
Dans la journée, le journaliste de cath.ch se dirige avec un groupe de Valaisans vers le Parc Eduardo VII où va se dérouler la messe d’ouverture de la rencontre mondiale. A mesure que la soirée avance des marées de jeunes arborant leurs drapeaux nationaux convergent vers le site. Les différentes nationalités fraternisent lors de rencontres spontanées. «Suiza», hurlent enthousiastes des Colombiens en rencontrant un groupe de Suisses. La ferveur monte graduellement dans le parc, au rythme des groupes de rock dont la prestation est diffusée sur grand écran.
La célébration, présidée par Mgr Manuel do Nascimento Clemente, patriarche de Lisbonne, commence alors que le soleil se couche sur la ville sur une mer de centaines de milliers de fidèles. Les cantiques remplacent alors les guitares électriques.
La messe terminée les participants des JMJ se répartissent avec chants et cris de joie mais dans le calme pour investir les restaurants de la capitale, alors que la météo tourne à l’orage. Le coup d’envoi et donné et les jeunes attendent maintenant le pape François, qui arrive le 2 août. (cath.ch/rz)
500 jeunes romands participeront aux JMJ à Lisbonne. Cath.ch sera sur place et a préparé un dossier spécial, depuis la préparation des jeunes, en Suisse romande, jusqu'à la rencontre avec le pape.