Les familles monoparentales sont les plus touchées par la pauvreté | © Caritas-Suisse Thomas Plain
Suisse

Plus de 300’000 'working poor' en Suisse

En Suisse, le taux de chômage est tombé à moins de 2%. Mais plus de 300’000 personnes appartiennent à un ménage de ‘working poor’. C’est-à-dire que leur salaire ne leur permet pas de nouer les deux bouts, dénonce Caritas Suisse. La hausse des prix des denrées alimentaires et des loyers est une source d’inquiétude croissante.

Le Secrétariat d’État à l’économie (Seco) a récemment annoncé que la Suisse est en situation de plein emploi avec un taux de chômage très bas de 1,9%. Le travail salarié est le principal moyen d’assurer sa subsistance en Suisse. Mais la promesse sociale selon laquelle un travail rémunéré suffit pour vivre n’est pas tenue dans un grand nombre de cas, dénonce Caritas Suisse.

Les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) montrent que 40% de toutes les personnes touchées par la pauvreté en Suisse vivent dans un ménage qui perçoit un salaire. Selon cette statistique, 157›000 personnes exercent elles-mêmes une activité lucrative tout en étant précaires. Souvent, la subsistance de leurs enfants ou leur conjoint sans activité professionnelle, dépend de leur salaire insuffisant. Ce qui porte à 305›000 le nombre de personnes vivant en Suisse en dessous du seuil de pauvreté, malgré une activité professionnelle régulière.

Les familles particulièrement touchées

Selon Caritas Suisse, ce grand nombre de ‘working poor’ est dû d’une part aux conditions de travail. De bas salaires, ainsi que des formes d’emploi atypiques comme le travail sur appel, les contrats à durée limitée ou certaines formes de travail indépendant dans des secteurs précaires, sont responsables de l’insuffisance du revenu à la fin du mois. Les conditions de vie jouent également un rôle important. Souvent, les familles se rangent justement parmi les ‘working poor’, parce qu’elles doivent concilier activité lucrative et garde des enfants qui entraîne des coûts élevés. Les ménages dans lesquels les femmes assument la charge principale du revenu sont particulièrement touchés.

Le nombre des personnes précarisées augmente

Le nombre de personnes juste au dessus de la limite du seuil de pauvreté est pratiquement tout aussi élevé. Les fortes augmentations actuelles des primes d’assurance maladie, des coûts des denrées alimentaires, de l’énergie et des loyers mettent en danger ces familles. Alors qu’elles réussissaient à maintenir la tête hors de l’eau, elles risquent de se retrouver dans l’impossibilité de payer leurs factures.

Pour Caritas Suisse, il est indispensable d’alléger la charge qui pèse sur ces ménages, par une réduction des primes des caisses-maladie plus élevée, des prestations complémentaires pour les familles, telles qu’elles existent déjà dans les cantons de Vaud, Genève, Soleure et du Tessin, ainsi que la promotion d’un logement bon marché.

Il est également essentiel que les salaires versés en Suisse soient suffisants pour vivre. Pour cela, il est nécessaire de discuter d’un salaire minimum au niveau national ainsi que de modèles de travail garantissant le minimum vital avec une protection sociale suffisante. (cath.ch/com/mp)

Les familles monoparentales sont les plus touchées par la pauvreté | © Caritas-Suisse Thomas Plain
30 juin 2023 | 11:42
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
Caritas Suisse (199), chômage (14), Pauvreté (215)
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