Lourdes: les Romands au rendez-vous de la Vierge de Massabielle

Le Pèlerinage de printemps de la Suisse romande à Lourdes rassemble, du 22 au 26 mai 2023, des centaines de croyants fervents. Une occasion de replonger dans le climat de simplicité et de fraternité qui caractérise la cite mariale. Après la pandémie du Covid, les organisateurs tournent déjà leur regard vers 2024, pour la 100^e édition de ce grand rassemblement printanier.

Bernard Litzler à Lourdes, pour cath.ch – Photos: Jean-Claude Gadmer

Deux gros cierges sont allumés par Mgr Jean Scarcella lors de la célébration d’ouverture bilingue: le Pèlerinage de Suisse romande a commencé à dérouler sa chorégraphie priante et chantante, à l’invitation de Mgr Remy Berchier, directeur du pèlerinage suisse de printemps, en ce lundi 22 mai. Avec près de 1400 pèlerins, 160 malades et personnes handicapées, 72 jeunes filles espagnoles et mexicaines du collège du Chatelard (VD), 20 prêtres, deux diacres. La Suisse est revenue à Lourdes, en train, en cars, en avion.

«Cette semaine, nous sommes le groupe le plus important sur place, confie Mgr Berchier. C’est très encourageant, après la crise du Covid». La chapelle Ste-Bernadette, en face de la Grotte de Masabielle, était donc remplie pour la liturgie marquant le début de la semaine romande. Et une place d’honneur pour les malades, aux premiers rangs au pied du vaste espace liturgique. A leurs côtés, les soignants, médecins et Hospitaliers. Parmi ces derniers, une quarantaine de nouvelles recrues cette année, ont été accueillies officiellement lors de ce premier office.

«Bernadette était pauvre»

«Moi qui ai vécu la maladie, je vis différemment la présence à Lourdes, confesse Rémy Berchier qui a été amputé du bas de la jambe et a manqué l’édition 2022 pour cause de maladie. Et Lourdes reste Lourdes avec ses échanges spontanés, ses rencontres inattendues, son climat particulier de ferveur et de dévotion, sa simplicité. Car Bernadette était une pauvre: s’il y en avait eu une plus démunie qu’elle, c’est à elle que Marie se serait adressée… Cette simplicité touche en profondeur».

«Je viens pour la 20^e fois, confie Bernadette Favre, d’Echallens (VD), en chemin vers la messe internationale du mercredi 24 mai, avec une amie de Genève. Je reste touchée par le climat de prière, les célébrations, l’ambiance». L’office qui réunit 3000 pèlerins dans l’immense basilique souterraine Saint-Pie X rassemble tous les groupes présents ce jour-là. Présidée par le Père-Abbé de St-Maurice Jean Scarcella, la célébration plurilingue bénéficie d’une diffusion sur écrans géants qui en souligne la beauté. Les applaudissements crépitent à la sortie, ainsi que les félicitations du chœur romand de 80 membres qui l’a animée avec d’autres choristes.

Sérénade bienfaisante

Le programme du Pèlerinage romand est riche et varié: messe, chemin de croix, procession, sacrement des malades, sacrement du pardon. Il ménage cependant des espaces pour la prière personnelle ou les démarches personnelles. «La fraternité et les échanges font partie du climat propre a Lourdes, précise Mgr Berchier. On s’arrête, on s’interpelle, c’est très fraternel. Et les personnes me confient très spontanément leurs intentions de prière, car ils viennent pour cela. Je suis frappé du nombre de messes qui sont demandées auprès du bureau en charge de les recueillir».

Les Hospitaliers participent de cette ambiance cordiale: mardi 23 mai, ils ont reçu a l’accueil Notre-Dame la Chorale de Lourdes dirigéee par Emmanuel Pittet. Une sérénade bienfaisante au son des mélodies de Joseph Bovet et Pierre Huwiler, qui fleuraient bon le Pays romand.

Expérience spirituelle

«Le climat de Lourdes est lié au fait qu’on ne craint pas, ici, de parler de sa foi, ajoute Rémy Berchier. Evidemment, il faut parfois deux ou trois jours pour se remettre, au retour, mais les personnes témoignent volontiers de cette expérience spirituelle profonde. On s’attire parfois la moquerie, mais le message de Bernadette reste lumineux. Et c’est notre thème de cette année: qu’on fasse bâtir ici une chapelle, comme Marie l’avait transmis à Bernadette le 2 mars 1858.»

Le 100^eme Pèlerinage de la Romandie occupe déjà les esprits des responsables. Le public cible du printemps reste les jeunes retraités: et des idées jaillissent pour cet anniversaire particulier, avec un départ à pied de Genève, un itinéraire cycliste, des formules renouvelées pour renforcer l’attractivité de ce haut-lieu de la foi.

De fait, les hôteliers et les commerçants de la place ne cachent pas leur inquiétude due à la baisse de fréquentation, après la douche froide de la pandémie. Cette année 2023 semble leur redonner le sourire. Et même si les habitudes des pèlerins changent, la chaleur humaine y reste forte, 165 ans après les apparitions de Marie à une simple jeune fille, dont la vie en fut bouleversée. (cath.ch bl)