L’archevêque de Juba appelle à recevoir les religieux fuyant le Soudan

Mgr Stephen Ameyu Martin, archevêque de Juba, au Soudan du Sud, a lancé un appel à tous ses diocésains et aux congrégations catholiques de son archidiocèse, à accueillir les prêtres et religieuses du Soudan voisin, qui fuient leur pays, en raison du conflit qui ensanglante principalement la capitale Khartoum et le Darfour.

Depuis le 15 avril, des affrontements militaires opposent les Forces armées soudanaises (Sudanese Armed Forces, SAF) dirigées par le général Abdelfattah al-Burhan aux Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces, RSF), avec leur tête, le général Mohamed Hamdan Daglo. La bataille porte sur le contrôle du pouvoir, détenu par le général Al Burhan, mais que veut reprendre le général Daglo, n°2 du régime.

Selon les estimations des organisations humanitaires de l’ONU, plus 600 personnes ont déjà été tuées dans les combats, et plus de 730’000 autres personnes ont fui vers des endroits plus sûrs à l›intérieur et dans les sept pays voisins: Tchad, République centrafricaine, Soudan du Sud, Ethiopie, Egypte, Erythrée, et Libye.  

De nombreux religieux et missionnaires catholiques ont été contraints de quitter également le pays. De nombreux établissements et biens, dont des lieux de culte, ont été détruits ou touchés par les tirs des deux parties en conflit.

Face à cette situation, Mgr Martin a convoqué une « réunion d’urgence » le 9 mai, pour inciter ses paroissiens à ouvrir leurs portes aux prêtres et aux religieuses provenant du Soudan, en quête de sécurité, a rapporté le Réseau des radios catholiques au Soudan du Sud sur son site. L’Association des Conférences épiscopales membres de l’Afrique de l’Est (AMECEA) a aussi relayé cet appel.    

«Ouvrez vos portes aux «frères et sœurs» du Soudan !»

L’archevêque a adressé une lettre dans ce sens à toutes les communautés religieuses de l’archidiocèse et organisations catholiques du Soudan du Sud pour qu’elles ouvrent leurs portes aux «frères et sœurs» du Soudan, en particulier personnes les plus vulnérables qui arrivent dans le pays. Il note que l’aide du gouvernement du Soudan du Sud est  «encore très faible» par rapport au nombre d’arrivées. Des milliers de personnes sont encore bloquées à la frontière, et au bord des rivière à Ruweng, au Sud-Ouest, et à Melut,  (au Nord-Est). Caritas Soudan du Sud a mis à disposition, des embarcations pour aider ces populations déplacées à traverser les lacs. Mais, l’Eglise se trouve confronté à un manque de carburant pour leur traversée.

Lors de sa réunion d’urgence, Mgr martin a invité le gouvernement du Soudan du Sud à une collaboration étroite avec l’Eglise catholique pour aider les réfugiés soudanais.(cath.ch/ibc/be)