L’archevêque de Tokyo nouveau président de Caritas Internationalis
Mgr Tarcisius Isao Kikuchi, qui a présidé la Caritas Japon durant 15 ans, a été élu à la présidence de la Caritas Internationalis le 13 mai 2023. Les 400 délégués réunis en assemblée plénière à Rome l’ont choisi pour diriger cette confédération de plus de 160 organisations catholiques membres travaillant à la base presque partout dans le monde.
L’archevêque de Tokyo succède à l’ancien archevêque de Manille, le cardinal philippin Luis Antonio Tagle, écarté le 22 novembre 2022 après un audit très critique sur les méthodes de gestion de l’ancienne équipe de gouvernement de Caritas Internationalis, la deuxième plus grande organisation internationale d’aide humanitaire au monde.
Ancien missionnaire en Afrique
Né à Iwate le 1er novembre 1958, Tarcisius Isao Kikuchi a fait sa profession religieuse chez les Missionnaires du Verbe Divin en 1985 et il a été ordonné prêtre en 1986. Fait rare parmi les religieux japonais, il a été missionnaire en Afrique, en tant que curé d’une paroisse rurale du Ghana durant huit ans. Il a été nommé par Jean Paul II évêque de Niigata en 2004, puis archevêque de Tokyo par le pape François en 2017.
Actuellement à la fois archevêque du diocèse de la capitale japonaise, président de la Conférence épiscopale du Japon et secrétaire général de la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC), il avait été l’un des hôtes de la visite du pape François au Japon, en 2019.
Une figure de l’épiscopat asiatique
Mgr Kikuchi n’est pas cardinal mais il est une figure expérimentée au sein de l’épiscopat asiatique et des réseaux de la Caritas, au sein desquels il s’est impliqué dès 1995 en tant que bénévole dans un camp de réfugiés de Bukavu, au Zaïre, pays devenu depuis la République démocratique du Congo.
Sa solide expérience au sein des organes de gouvernement de cette confédération catholique l’a fait connaître des délégués réunis pour l’Assemblée générale. Il a été notamment été l’un des cadres de Caritas Japon, en tant directeur exécutif de 1999 à 2004 puis président de 2007 à 2022. Il a également été président de Caritas Asie de 2011 à 2019, membre du Comité exécutif de Caritas Internationalis de 1999 à 2004 et membre du Conseil représentatif de 2011 à 2019.
La succession attendue du cardinal Tagle
Ses deux prédécesseurs étaient des cardinaux considérés comme des poids lourds sur le plan international, et particulièrement dans leur continent d’origine: le cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa, au Honduras, avait présidé cette confédération catholique de 2007 à 2015. Lui avait succédé le cardinal Tagle, alors archevêque de Manille, réélu à ce poste en 2019.
Devenu ensuite préfet de la congrégation pour l’Evangélisation des peuples (2019-2022) puis pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation après la promulgation de la nouvelle Constitution apostolique sur la Curie romaine, le cardinal Tagle avait été écarté de la présidence de Caritas Internationalis lors de l’annonce du décret mettant un terme aux mandats de l’équipe dirigeante, le 22 novembre 2022.
Un audit très critique
Devant les délégués de la Caritas réunis à Rome, le cardinal philippin avait alors dû lire lui-même le décret mettant fin à ses propres fonctions, une «humiliation» et une «croix pour lui», selon une source vaticane. Néanmoins, il avait été associé à la préparation de l’Assemblée générale, auprès du laïc italien Pier Francesco Pinelli, chargé de rédiger les nouveaux statuts après avoir mené un audit très critique sur les méthodes de gestion de l’équipe dirigeante élue en 2019. (cath.ch/imedia/cv/be)