Le pape et le prince Hassan bin Talal, directeur de l'institut royal d'études interconfessionnelles  | © Vatican Media/Simone Risoluti
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Le pape encourage la protection du patrimoine chrétien oriental

Le pape François a accueilli les participants au sixième colloque entre le dicastère pour le Dialogue interreligieux et l’Institut royal d’études interconfessionnelles de Jordanie, le 4 mai 2023, au Vatican. En présence du prince jordanien Hassan bin Talal, oncle du roi Abdallah II, et promoteur du dialogue interreligieux entre les trois religions abrahamiques, le pape a réitéré son souhait de voir le patrimoine chrétien moyen-oriental «jalousement protégé».

L’attention officiellement portée par la Jordanie aux communautés chrétiennes du royaume hachémite et plus largement à celles du Moyen-Orient, a été d’emblée saluée par le souverain pontife, rapporte Vatican News. Dans son discours sous forme de bref salut, le pape François a rappelé que le roi de Jordanie Abdallah II «ne se lasse pas de répéter que les chrétiens de ces terres bénies sont des autochtones», «qu’ils vivent là où leurs ancêtres ont vécu pendant de longs siècles».

«Préserver jalousement la mosaïque moyen-orientale»

En témoigne selon lui l’Institut royal d’études interconfessionnelles (le Royal Institute for Inter-Faith Studies – RIIFS), dirigé par le prince El Hassan bin Talal, fondé à Amman en 1994 (voir encadré). «À cet égard, je ne peux qu’exprimer ma gratitude, car cela ne profite pas seulement aux citoyens chrétiens d’hier et d’aujourd’hui, mais protège et consolide également ce patrimoine dans tout le Moyen-Orient, si diversifié et riche en ethnies, religions, cultures, langues et traditions», a relevé le pape, recommandant «de préserver jalousement chaque pièce de cette belle mosaïque moyen-orientale».

L’évêque de Rome a fait part de son souhait de voir cet institut royal aussi coopérer étroitement avec les instituts chrétiens qui poursuivent «le même noble objectif». Et le pape de prodiguer aux participants de ce colloque quelques conseils en matière interreligieuse: «Le dialogue que vous pratiquez et encouragez, pour être fructueux, exige un style de sincérité et de respect mutuel, avec une conscience des convergences et des divergences. C’est sur les premières qu’il faut se concentrer avant tout, c’est-à-dire sur ce qui nous unit, tant au niveau religieux-spirituel qu’au niveau éthique-moral».

La vie éternelle et la finitude humaine, points de convergences

Il s’agit selon le pape de mettre l’accent sur de nombreuses valeurs communes, telles que «l’adoration du Dieu unique, la prière, le jeûne, le pèlerinage, la compassion, le partage, l’attention portée aux personnes défavorisées et souffrantes: l’orphelin, la veuve, le malade, la personne âgée, l’immigré, le réfugié». Mais aussi, la conscience d’une finitude humaine et d’une vie éternelle: «Nous croyons également que tout ne se termine pas avec la mort, mais qu’il existe une autre vie, éternelle, où nous rendrons compte à Dieu de nos actions et recevrons une récompense ou une punition».

Le Pape a conclu cette audience, rappelant le drame qui se déroule toujours actuellement en Turquie et dans le nord de la Syrie à la suite du séisme du 6 février dernier. «Nos cœurs sont également proches de tant de personnes qui ont souffert de ce très grave tremblement de terre. Nous prions pour eux et faisons ce que nous pouvons pour les aider. Il y a des musulmans, des chrétiens, nos frères et sœurs», a déclaré le pape, qui avait rencontré pour la dernière fois le roi Abdallah II en novembre 2022. Le Saint-Père l’avait alors remercié pour son accueil des réfugiés, en particulier syriens, et pour ses efforts afin de préserver la présence chrétienne dans la région. La monarchie hachémite n’a de cesse depuis des années de répéter son souhait de protéger les lieux saints de Jérusalem, un communiqué royal étant encore paru il y a un mois après les événements d’al-Aqsa. (cath.ch/vatnews/bh)

L’Institut royal d’études interconfessionnelles
Le Royal Institute for Inter-Faith Studies (RIIFS) est une organisation non gouvernementale fondée en 1994 à Amman, en Jordanie, sous le patronage du prince El Hassan bin Talal, défenseur du dialogue interreligieux. Selon le site de l’institut, «musulmans et chrétiens partageaient la langue, l’histoire, l’héritage culturel et la civilisation et ne se distinguaient les uns des autres que par leur appartenance religieuse. Musulmans et chrétiens vivaient côte à côte dans une vie commune en harmonie». C’est une réalité que l’Institut s’efforce de soutenir par des études, des réunions et des projets qui visent à prévenir l’extrémisme au sein des communautés jordaniennes en enseignant des valeurs humaines inspirées par des principes religieux modérés et en encourageant l’acceptation de «l’autre», en particulier le croyant d’une foi différente.
Depuis sa création, le RIIFS est passé d’un centre d’étude des relations islamo-chrétiennes dans le monde arabe à une institution interdisciplinaire, couvrant tous les domaines des sciences humaines et sociales qui traitent de l’interaction culturelle et de la civilisation. VN

Le pape et le prince Hassan bin Talal, directeur de l'institut royal d'études interconfessionnelles | © Vatican Media/Simone Risoluti
4 mai 2023 | 18:27
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 3  min.
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