Nicaragua: le pouvoir accusé de «torturer» Mgr Alvarez
Les défenseurs de l’évêque nicaraguayen Rolando Alvarez accusent le gouvernement du dictateur Daniel Ortega de «torturer» mentalement le prélat. Emprisonné depuis des mois, il serait privé ses droits en tant que détenu, notamment de voir ses proches.
Mgr Alvarez n’a plus reçu de visite de sa famille depuis plus d’un mois, rapporte le 27 avril 2023 le média nicaraguayen articulo66. Les avocats de l’évêque de Matagalpa, au nord-ouest du Nicaragua, accusent le gouvernement de violer la loi du pays et les dispositions internationales en empêchant les proches du prélat de le voir. Pour les défenseurs de Mgr Alvarez, sa situation équivaut à une «disparition».
La Constitution interdit l’usage de traitements cruels ou dégradants à l’égard des prisonniers. Or, selon l’avocat de l’évêque, Juan Diego Barberena, le fait de l’empêcher de voir ses proches relève de la torture psychique. Les lettres et les colis lui étant adressés seraient également interceptés.
L’évêque affaibli
La dernière visite familiale pour Mgr Alvarez date du 25 mars dernier. L’événement a été fortement médiatisé par le régime. Malgré une mise en scène destinée à donner une image de traitement privilégie, l’évêque y est apparu amaigri et visiblement affecté. L’évêque auxiliaire de Managua, Mgr Silvio Báez, avait qualifié la séquence filmée de «répugnante et cynique».
L’évêque de Matagalpa a été condamné à 26 ans de prison le 10 février 2023, pour s’être opposé au gouvernement Ortega. Après avoir été assigné à résidence, il a été transféré en mars dans un pénitencier.
Mgr Alvarez a été sanctionné pour avoir soutenu les manifestants s’opposant au régime autoritaire de Daniel Ortega. Les relations entre une partie de l’Eglise catholique et le gouvernement sont au plus mal depuis 2018, lorsque les protestations populaires ont commencé à prendre de l’ampleur, soutenues par certains prêtres et évêques. (cath.ch/articulo66/arch/rz)