L'abus sexuels peut marquer à vie | pixnio CC-BY-2.0
International

68 cas d’abus sur mineurs par des prêtres signalés en 2021 en Espagne

Sur 15’000 crimes et délits de nature sexuelle signalés à la Justice en Espagne au cours de l’année 2021, seuls 68 cas concernaient des abus sur mineurs en milieu religieux (pas seulement catholique), dont certains prescrits.

En février 2022, la procureure générale espagnole Dolores Delgado a demandé à chaque parquet du pays de l’informer du nombre de cas d’abus sexuels sur mineurs traités en relation avec des institutions religieuses, toutes confessions confondues. Le résultat de son enquête fait état de 68 cas, dont certains étaient prescrits, rapporte le site catholique Religion en Libertad. 

Les chiffres fournis par le bureau du procureur général proviennent des 17 communautés autonomes espagnoles.

Des prêtres impliqués dans 0,2% des cas

En Espagne, une des sources les plus détaillées sur la maltraitance des enfants est la Fondation Anar (aide aux enfants et adolescents en risque). Près de 6’200 mineurs agressés dans toutes sortes d’environnements et de circonstances entre 2008 et 2019 se sont adressés à elle. Ses données donnent une idée du phénomène. Dans un tiers des cas, le père ou le beau-père est mis en cause. Des prêtres ne sont impliqués que dans 0,2% de cas.

Le graphique «Qui est l’agresseur?» de la fondation ANAR place les prêtres au dernier rang avec 0,2% des cas

Un désintérêt général de l’Etat et de la société

Pour Religion en Libertad, l’importance donnée dans les médias espagnols aux abus commis par des prêtres est inversement proportionnelle à la réalité des faits. «La question des abus sexuels sur les enfants, en particulier les cas très anciens, est souvent utilisée par certains médias pour dresser un réquisitoire général contre l’Église catholique, souvent avec peu de sérieux, en présentant les chiffres hors de leur contexte», déplore le site.

Pour l’association E-Cristians, le traitement médiatique concernant les affaires liées à l’Eglise occulterait en fait un manque d’intérêt généralisé sur les questions de maltraitance des enfants. Lorsque l’association, en 2022, a recherché des études sociologiques, elle n’en a trouvé que deux remontant à de plus de 25 ans. L’une datant de 1996, commandée alors par le ministère des Affaires sociales, indiquait que 15% des garçons et 22% des filles avaient subi des abus ou des agressions sexuelles. La seconde concernant le Pays Basque, parue en 1995, estimait que 10% des garçons et 14% des filles avaient souffert d’abus ou d’agressions sexuelles.

L’association conclut que, de fait, ni l’État ni la société espagnols ne semblent très intéressés par l’étude de la question et par la lutte contre ce fléau. (cath.ch/rel/mp)

L'abus sexuels peut marquer à vie | pixnio CC-BY-2.0
28 avril 2023 | 16:08
par Maurice Page
Temps de lecture : env. 2  min.
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