Kenya: plus de 80 corps découverts dans une forêt

Le Kenya est plongé dans une forte émotion suscitée par la découverte, dans une forêt située à l’est du pays, de 89 corps de présumés fidèles d’une secte chrétienne, «l’Eglise internationale de Bonne Nouvelle» dont le fondateur avait appelé à un jeûne extrême pour rencontrer Jésus et atteindre le paradis.

Les faits, maintenant connus comme le «massacre de Shakahola», se sont déroulés dans la forêt de Shakahola, près de la ville de Malindi, dans un lieu de culte qui avait été fermé en 2019 sur ordre des services de l’État, mais continuait d’attirer les fidèles, intéressés par les prédications de son pasteur Paul Mackenzie Nthenge.

Les premiers corps ont été retrouvés le 15 avril. La Croix-Rouge kényane a indiqué avoir enregistré 212 signalement de personnes disparues, dont de 99 hommes et de 113 femmes, dans la forêt. Par la suite, deux personnes ont été retrouvées vivantes, et remises à leurs familles. Dans un message publié sur sa page Facebook, l’ONG a appelé les membres des familles, amis proches ou voisins à signaler à ses services toute personne qui serait portée disparue et dont ils ont des raisons de croire qu’elles pourraient être victimes de la secte.

Le Président William Ruto a qualifié de «terrorisme» les faits qui se sont déroulés dans la forêt de Shakahola. Il a dénoncé le crime, soulignant que le prédicateur Mackenzie se fait passer pour «un pasteur, alors qu’il est en réalité un criminel».

Le Directeur de la police nationale, qui s’est rendu sur les lieux le 24 avril pour superviser les opérations d’exhumations de corps, a évoqué «une scène d’horreur». «L’enquête préliminaire révèle jusqu’à présent, que les victimes ont été soumises à des croyances religieuses extrêmes, caractérisées par le jeûne mortel, comme moyen radical de rencontrer leur créateur», a-t-il déclaré aux médias. Il a ajouté que la police a retrouvé 29 survivants, tandis que la mort de 58 autres a été confirmée. Les corps ont été exhumés de tombes peu profondes.

Le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki a évoqué la possibilité d’engager des poursuites pour «terrorisme» contre Paul Mackenzie Nthenge, le «pasteur» autoproclamé de cette secte. Les recherches en vue de retrouver de nouvelles victimes se poursuivent encore sur la parcelle de terrain appartenant au pasteur. (cath.ch/ibc/bh)