Dix ans après le drame du Rana Plaza, les mesures se font attendre
Dix ans après le drame du Rana Plaza, qui a couté la vie à 1’138 ouvriers du textile au Bangladesh, les mesures politiques se font toujours attendre, déplore le 21 avril 2023 l’ONG suisse Public Eye.
Le 24 avril 2013, l’effondrement du Rana Plaza, un bâtiment de huit étages de la banlieue de Dhaka qui abritait cinq usines textiles, jetait une lumière crue sur les conditions de sécurité et de travail déplorables dans lesquelles les vêtements sont produits. Ce drame qui a couté la vie à plus de 1’000 personnes a également éveillé les consciences des milieux politiques. Les pays du G7 reconnaissaient alors que «la nécessité de rendre les chaînes d’approvisionnement durables sur les plans social et écologique» était une «responsabilité des gouvernements et des entreprises».
Si la sécurité des bâtiments a été améliorée, le modèle d’affaires de la fast fashion, basé sur l’exploitation, n’a jamais été remis en question, déplore Public Eye. Au contraire : l’avènement de la mode ultra-éphémère accroît encore la pression sur ouvriers qui touchent toujours des salaires de misère.
La Suisse doit s’engager
En Suisse, les pouvoirs politiques refusent de légiférer afin d’encadrer ce secteur problématique aux niveaux social et environnemental. Avec sa Stratégie pour le secteur du textile, l’Union européenne a pris les devants sur le plan législatif, tandis que Berne s’entête dans sa passivité, au lieu de mettre les entreprises suisses face à leurs responsabilités et d’amorcer ainsi une transition vers davantage de durabilité, dénonce l’ONG. Public Eye demande aux marques et détaillants qui commercialisent des vêtements en Suisse de s’engager pour le versement d’un salaire vital dans la production et de publier des informations transparentes sur leurs chaînes d’approvisionnement.
En signe de solidarité, Public Eye organise une commémoration le 24 avril 2023, dès 12 h 30, sur la Waisenhausplatz de Berne. (cath.ch/com/mp)