Rome: une discrète campagne d'affichage défend la messe tridentine
«Par amour pour le pape, pour la paix et l’unité de l’Église, pour la liberté de la messe traditionnelle latine». Tel est le slogan que peuvent lire les Romains depuis le 28 mars 2023 dans quelques rues de la capitale italienne, a pu constater I.MEDIA. Cette campagne d’affichage doit durer 15 jours et enjoint indirectement au pape François de reconsidérer sa position concernant la messe tridentine.
La campagne de publicité se décline en trois affiches avec des photos et des citations des papes Pie V, Jean-Paul II et Benoît XVI qui valorisent l’ancienne liturgie.
«Le Missel romain promulgué par saint Pie V et réédité par le bienheureux Jean XXIII doit être considéré et être honoré en raison de son usage vénérable et antique», peut-on lire par exemple sur l’affiche reprenant un passage du Motu proprio Summorum Pontificum publié par Benoît XVI en 2007 et qui accordait une légitimité renouvelée à l’ancienne liturgie.
C’est ce Motu proprio que le pape François a supprimé en juillet 2021, restreignant drastiquement la possibilité de célébrer la messe selon ce que Benoît XVI avait appelé la ‘forme extraordinaire du rite romain’. Cette décision a provoqué de fortes réactions au sein des membres les plus conservateurs de l’Église catholique, notamment aux États-Unis et en France.
Le pape François a justifié sa décision en rappelant notamment que la liturgie devait exprimer l’unité de l’Église comme l’a souligné le Concile Vatican II, un concile qui, déplore-t-il, n’est toujours pas accepté dans certaines sphères du catholicisme.
Dans un communiqué de presse paru au lancement de la campagne d’affichage, les partisans du missel de 1962 parmi lesquels des auteurs de blogs tels que Messainlatino ou bien des membres de la fédération italienne de défense de Summorum Pontificum justifient leur opération de communication en assurant que la messe dite traditionnelle est aujourd’hui en voie d’«extinction programmée». Selon eux, «l’hostilité croissante envers la liturgie traditionnelle ne trouve aucune justification ni sur le plan théologique ni sur le plan pastoral».
À Rome, ce n’est pas la première fois que le pape François est critiqué par le biais d’une campagne d’affichage. En 2017, des affiches anonymes reprochaient vertement au pape d’avoir notamment «mis sous tutelle» des congrégations, «viré» des prêtres, «décapité» l’Ordre de Malte ou bien d’avoir «ignoré des cardinaux». (cath.ch/imedia/hl/bh)