COMECE: le pape invite à respecter l'originalité de chaque pays
« L’Europe n’a d’avenir que si elle est véritablement union et non pas réduction des pays et de leurs caractéristiques respectives », a averti le pape François en recevant les participants à l’assemblée plénière de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (COMECE), le 23 mars 2023, au Vatican.
Au cours de cette audience, le pape a salué le nouveau président, Mgr Mariano Crociata, évêque de Latina (Italie), élu la veille pour succéder au cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich.
Au fil de son discours, le pape a donné ses recommandations pour le projet européen, soulignant que « l’histoire d’aujourd’hui a besoin d’hommes et de femmes animés du rêve d’une Europe unie au service de la paix ».
Mais l’unité européenne doit respecter et valoriser « les particularités des peuples et des cultures qui la composent », a-t-il précisé en citant la diversité des pères fondateurs qui venaient d’Italie (De Gasperi et Spinelli), de France (Monnet et Schuman), d’Allemagne (Adenauer), de Belgique (Spaak), du Luxembourg (Beck). « Il faut toujours respecter cela : l’originalité de chaque pays », a insisté le pape.
Le pontife, qui s’était également exprimé sur sa vision de l’Europe en recevant le Prix Charlemagne en 2016, a mis en garde contre le « paradigme technocratique » qui « n’est pas fécond parce qu’il ne passionne pas les gens, n’attire pas les nouvelles générations, n’implique pas les forces vives de la société dans la construction d’un projet commun ». Il a invité les membres de la structure siégeant à Bruxelles à ne pas « échouer dans la bureaucratie ».
Évoquant la guerre en Ukraine qui « a ébranlé la paix européenne », le pape a salué la réponse solidaire coordonnée des nations européennes à l’afflux de réfugiés ukrainiens. Et de souhaiter sur ce sillage « un engagement cohérent pour la paix », notant qu’il s’agissait d’un défi « très complexe, parce que les pays de l’Union européenne sont impliqués dans de multiples alliances, intérêts, stratégies, une série de forces qu’il est difficile de faire converger dans un projet unique ».
« La guerre ne peut pas et ne doit pas être considérée comme une solution aux conflits », a martelé le successeur de Pierre. « Si les pays de l’Europe d’aujourd’hui ne partagent pas ce principe éthico-politique, alors cela signifie qu’ils se sont éloignés du rêve originel. S’ils le partagent, ils doivent s’engager à le mettre en œuvre, avec tous les efforts et la complexité que la situation historique exige », a-t-il conclu.