Le pape a exhorté à donner la priorité à «ce qui compte», c’est-à-dire les relations avec Dieu et les autres | © Vatican Media
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Pendant le Carême, le pape encourage à abandonner le «superflu»

Pendant le temps liturgique du Carême qui prépare à la fête de Pâques, le pape François a exhorté les catholiques à se dépouiller du «superflu», en célébrant la messe du Mercredi des Cendres, le 22 février 2023. Dans la basilique Sainte-Sabine, sur la colline de l’Aventin à Rome, il a invité à ne pas se plier à «la dictature des agendas», mais à chercher la «liberté intérieure» et à choisir «ce qui compte», à savoir les relations avec Dieu et les autres.

Le Carême est un temps qui permet de retrouver «la vérité fondamentale de la vie», a martelé le pape dans son homélie, qu’il a lue assis. Souffrant de difficultés à se déplacer depuis plus d’un an, le pontife de 86 ans n’a pas participé à la traditionnelle procession de l’église Saint-Anselme jusqu’à Sainte-Sabine, avant la messe, laissant le pénitencier majeur, le cardinal Mauro Piacenza, présider la liturgie.

«Seul le Seigneur est Dieu et nous sommes l’œuvre de ses mains», a souligné le pape en inaugurant le temps du Carême. Une vérité que «nous oublions souvent, pensant que nous sommes autosuffisants, forts, invincibles sans Lui», a-t-il constaté, invitant à se «dépouiller de la prétention de nous suffire à nous-mêmes, […] de nous mettre au centre, [d’être] les premiers de la classe». 

Pendant ces quarante jours, le successeur de Pierre a encouragé à «regarder à l’intérieur de nous-mêmes» pour se débarrasser «des prétentions d’un ego toujours plus superficiel et encombrant». Il s’agit de «faire tomber les masques» et de lutter «contre le mensonge et l’hypocrisie». «Pas ceux des autres, les nôtres», a insisté le pape, en égratignant au passage la tendance à «se regarder dans le miroir avec le fantasme d’être parfait».

Au fil de son homélie, le pontife a exhorté à donner la priorité à «ce qui compte», c’est-à-dire les relations avec Dieu et les autres. «Notre moi ne se suffit pas à lui-même», a-t-il averti en déplorant «la prison de la solitude» qui sévit dans les sociétés.

Poser des gestes «vrais»

Pour le chef de l’Église catholique, les trois pratiques traditionnelles du carême – l’aumône, la prière et le jeûne – ne doivent pas rester des «rites extérieurs». Ainsi l’aumône «n’est pas un geste rapide pour se donner bonne conscience […], mais c’est le fait de toucher de ses mains et de ses larmes la souffrance des pauvres; la prière n’est pas un rituel, mais un dialogue de vérité et d’amour avec le Père; le jeûne n’est pas un simple renoncement, mais un geste fort pour rappeler à notre cœur ce qui compte et ce qui passe». 

Le pape François a encouragé les fidèles à poser des gestes «vrais» et non pas «pour être admirés des autres, pour recevoir des applaudissements, pour nous attribuer des mérites». Et de mettre en garde: «Dans la vie personnelle, comme dans la vie de l’Église, les apparences extérieures, les jugements humains et le goût du monde ne comptent pas; seul compte le regard de Dieu qui y lit l’amour et la vérité».

Les quarante jours du Carême servent finalement à «redécouvrir la joie non pas dans les choses à accumuler, mais dans l’attention aux personnes dans le besoin et dans l’affliction», a conclu le pape, en recommandant de «limiter la dictature des agendas toujours pleins de choses à faire», de «renoncer joyeusement à ce qui est superflu et qui nous encombre», pour devenir «intérieurement plus libres». (cath.ch/imedia/ak/bh)

Le pape a exhorté à donner la priorité à «ce qui compte», c’est-à-dire les relations avec Dieu et les autres | © Vatican Media
23 février 2023 | 09:55
par I.MEDIA
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