Le pape met en garde contre l'idée «d'homme augmenté»
«La technologie ne peut pas supplanter le contact humain», a mis en garde le pape François en recevant les membres de l’Académie pontificale pour la vie le 20 février 2023, à l’occasion de leur 28e Assemblée générale. Dans son discours, il a mis en garde contre le concept «d’homme augmenté», qui réduit l’homme à sa dimension biologique.
Constatant «la force et l’accélération» du développement technologique, le pape s’est inquiété des «effets et des développements pas toujours clairs et prévisibles» des «mutations significatives» des conditions de vie de l’humanité. Et de citer les crises de la pandémie, de l’énergie, du climat, des migrations, qui «se répercutent les unes sur les autres».
Le chef de l’Église catholique s’est arrêté particulièrement sur «l’impact des nouvelles technologies sur la définition d’ «homme» et de «relation»». Entre «naturel», «artificiel», «biologique» et «technologique», «les critères de discernement sur l’homme et la technique deviennent toujours plus difficiles», s’est-il préoccupé devant les académiciens.
«L’homme augmenté»
Dans son discours, le pape a critiqué le concept «d’homme augmenté», en référence à des technologies d’amélioration des fonctions biologiques d’un sujet. Le corps humain, a-t-il déclaré, «ne peut pas être identifié avec son seul organisme biologique». «Une approche erronée en ce domaine finit en réalité non pas par «augmenter», mais par «comprimer» l’homme», a-t-il asséné.
Alors que «la forme technologique de l’expérience humaine devient chaque jour plus omniprésente», le pape de 86 ans a invité les experts à «une réflexion sur la valeur même de l’humain», rappelant «l’importance du concept de conscience personnelle». Pour le pontife, «le virtuel ne peut pas se substituer au réel et les réseaux sociaux au domaine social».
Le pape François a aussi évoqué la difficile articulation entre «la confidentialité des données de la personne» et «le partage des informations qui la concernent dans l’intérêt de tous». Il serait «égoïste», a-t-il averti, «de demander à être soigné avec les meilleures ressources et compétences dont la société dispose sans contribuer à les faire grandir». Et de plaider aussi pour un accès aux soins «au bénéfice de tous», spécialement des personnes handicapées, malades ou pauvres.
L’assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie a lieu du 20 au 22 février 2023, sur le thème «Converger vers la personne. Les technologies émergentes au service du bien commun». (cath.ch/imedia/ak/bh)