Mgr Pezzi croit en une rencontre entre le pape et le patriarche Cyrille
L’archevêque catholique du diocèse de Moscou, Mgr Paolo Pezzi, se dit «très positif» face à la possibilité d’une nouvelle rencontre entre le pape François et le patriarche orthodoxe Cyrille de Moscou.
S’exprimant en marge en marge de l’assemblée synodale du continent européen à laquelle il participe à Prague, du 5 au 12 février 2023, Mgr Pezzi se dit confiant dans la possibilité de cette rencontre entre le chef de l’Église catholique et le chef de l’Église orthodoxe russe plusieurs fois ajournée, dans le contexte tendu de la guerre en Ukraine. Pour le prélat italien nommé à ce poste en 2007, il s’agit «de trouver les modalités et le moment», mais cette perspective est encore d’actualité.
«C’était prêt pour Jérusalem», rappelle l’archevêque, en référence au projet avorté de sommet à Jérusalem en juin 2022. Un échec que l’on a pu attribuer à la colère de Moscou après les propos du pape argentin dans le Corriere della Sera, en mai. L’évêque de Rome avait alors dit son inquiétude de voir le patriarche Cyrille devenir un « clerc d’État » et «un enfant de chœur de Poutine».
Si Mgr Pezzi ne connaît pas les modalités d’une éventuelle rencontre entre les deux chefs d’Église, il assure qu’il s’est « permis de suggérer au patriarche et indirectement au pape, que Jérusalem reste peut-être le lieu le plus approprié, et pour la situation, et pour la sécurité ». En effet, ajoute-t-il, « Israël reste un lieu qui peut garantir une bonne sécurité, y compris face à quelque tête brûlée ».
Les relations Moscou-Rome se poursuivent
L’archevêque de Moscou relève aussi que les relations entre le patriarcat russe et le Saint-Siège se poursuivent activement. Certes, reconnaît-il, «il y a une certaine amertume face à certaines déclarations. Cette amertume, on peut la partager ou non, être d’accord ou non, mais elle existe, tout comme ces déclarations de personnes d’Église cette année ». Et de préciser: « Je n’ai pas à l’esprit d’abord le pape. »
Malgré cela, affirme Mgr Paolo Pezzi, les relations n’ont pas «diminué». «Au contraire, souligne-t-il, je dirais qu’entre Moscou et Rome elles ont grandi en intensité et en qualité. Le métropolite Antoine (de Volokolamsk, président du département des relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou, NDLR) ne s’est jamais rendu aussi souvent à Rome que cette dernière année. Cela signifie que le dialogue continue, les portes sont ouvertes, les ponts n’ont pas été détruits ».
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le pape a tenté le maintien d’une ‘diplomatie œcuménique’ avec le patriarcat de Moscou, six ans après le sommet historique organisé entre le pape François et le patriarche Cyrille à l’aéroport de La Havane, le 12 février 2016.
Le pape François et le patriarche Cyrille ont échangé en visioconférence le 16 mars 2022. L’hypothèse d’un double voyage du pape à Kiev et à Moscou, difficilement réalisable, a été évoquée à plusieurs reprises par le pontife au fil de ses différents entretiens et voyages.
Le 7 juin, l’éviction du métropolite Hilarion, considéré comme le principal artisan du rapprochement de l’orthodoxie russe avec l’Église catholique, a semblé fragiliser le dialogue avec Rome. Pourtant le nouveau responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, le métropolite Antoine, a rencontré le pape à plusieurs reprises: d’abord reçu au Vatican le 5 août, il le retrouve en marge du sommet interreligieux au Kazakhstan, le 14 septembre – un sommet auquel devait participer Cyrille, qui à décliné à nouveau, au dernier moment. Antoine de Volokolamsk est également venu aux funérailles de Benoît XVI le 5 janvier dernier. (cath.ch/imedia/ak/mp)