Une marée humaine accueille le pape pour la messe à Kinshasa
Au deuxième jour de sa visite à Kinshasa, le 1er février 2023, le pape François célèbre une messe à l’aéroport Ndolo de Kinshasa devant plus d’un million de fidèles dans une chaude ambiance.
Hugues Lefèvre, à Kinshasa pour cath.ch
La messe ne démarre que dans trois heures, mais l’aéroport de Ndolo est déjà noir de monde. Aux abords de l’immense terrain, des Congolais se pressent encore dans une agitation spectaculaire. Des motos sur lesquelles s’entassent trois passagers endimanchés tentent de se frayer un chemin dans ce flux incessant qui converge vers Ndolo. Kinshasa est en fête. Sur le tarmac, la chorale de 700 personnes tentent de répéter malgré le puissant son des dizaines d’enceintes qui diffusent des chants congolais.
«On est très enthousiastes», s’exclame Modeste Busa, membre de ce chœur géant. «Nous avons commencé les répétitions il y a un an, en février 2022. Malgré le report du voyage prévu en juillet, nous avons continué», raconte l’homme de 53 ans qui se souvient avoir chanté lors du dernier voyage de Jean Paul II, en 1985. «C’est une joie de chanter pour le pape, c’est quasiment unique dans une vie», confie-t-il, alors que sa chorale reprend de plus belle.
À quelques mètres de la structure qui accueille les choristes, une foule massée derrière des barrières danse au rythme de la musique. «Je suis arrivée hier à 15h et j’ai dormi ici», raconte Léonie, une septuagénaire venue avec sa famille. «Nous avons pris de quoi manger, du sucre, de l’eau… Nous ne pouvions pas rater cela», souligne la femme qui avoue ne pas avoir beaucoup dormi. Mais la présence du pape effacera ses efforts: «Le cœur des Congolais va changer avec cette venue, la population en a tant besoin avec ces guerres à l’est».
Devant l’estrade géante où est célébrée la messe, une délégation de Congolais venus de Brazzaville a fait le déplacement. Nuphia Mbemba, membre des scouts et guides du Congo a traversé le fleuve qui sépare Brazzaville de Kinshasa pour signifier la proximité de la République du Congo avec la RDC. «Anthropologiquement, on se rend compte que nous avons le même gène», insiste-t-elle.
Comme pour les centaines de milliers de personnes rassemblées sur le tarmac, elle souhaite que ce rassemblement souffle un vent de paix sur cette terre meurtrie par les conflits et la pauvreté. C’est aussi le cas de Joseph, venu de la province du Kasaï, au centre de la RDC. L’homme de 42 ans travaille dans une société d’électricité et son patron lui a accordé cinq jours de vacances pour se rendre à Kinshasa.
«J’ai fait 24 heures de route. Et je suis débout depuis 3h du matin», explique-t-il. Pour lui, sa présence est une évidence: «Je viens prendre la bénédiction du Saint Père. Quand on voit le pape, on voit le représentant de Jésus, celui qui apporte la paix».
Même discours pour Bienvenue, séminariste et théologien venu de la province de Kwango, au sud de la capitale, avec 145 autres séminaristes. S’il veut croire à un souffle d’espérance qui touche les chrétiens, il espère aussi que le pape saura faire passer des messages aux politiciens. «Ce sont eux qui sont responsables des malheurs du pays», insiste-t-il.
C’est dans cette atmosphère bouillante que le pape a fait son entrée sur le tarmac. Accompagné du cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, il a sillonné l’aéroport pour saluer les fidèles. La messe doit commencer à 9h30. (cath.ch/imedia/hl/bh)
Le pape François effectuera son 40e déplacement à l’étranger depuis son élection en Afrique, du 31 janvier au 5 février 2023. Il visitera d’abord la République démocratique du Congo (RDC), atterrissant à Kinshasa le 31 janvier.