Cristina Vonzun est directrice du Centre catholique des médias de Lugano | © Bernard Hallet
Suisse

Déléguée à Prague: Cristina Vonzun veut discuter du diaconat féminin

Cristina Vonzun fait partie de la délégation suisse de quatre personnes à la rencontre synodale continentale de Prague. La direcrice du centre catholique des médias à Lugano attend plus «plus de dialogue que de décisions».

Regula Pfeifer kath.ch / traduction adaptation Maurice Page

La Tessinoise est l’une des trois femmes qui forment, avec l’évêque Felix Gmür, la délégation suisse à la rencontre synodale européenne de Prague du 5 au 10 février. «Je ne m’attendais pas à faire partie de la délégation», a-t-elle expliqué à kath.ch. Certes, elle a été active dans le groupe qui a dirigé le processus synodal au Tessin. Et elle a participé à la rencontre synodale nationale à Einsiedeln en mai 2022. Mais l’invitation à Prague l’a surprise. Une autre Tessinoise, Valentina Anzini, participera au groupe en ligne à Wislikofen (AG).

Espoir de dialogue

Cristina Vonzun espère surtout une chose de Prague : le dialogue. Il faut un véritable échange avec les personnes issues des divers contextes ecclésiaux européens. C’est particulièrement important entre laïcs, alors que les évêques se connaissent plus ou moins.

Une meilleure communication d’égal à égal : c’est ce qu’ont demandé les Tessinois qui ont participé au processus synodal. «Dans toute la Suisse, la critique du cléricalisme était forte, même chez nous au sud des Alpes.» 

«J’attends plutôt un dialogue que des décisions», déclare la directrice du Centre catholique des médias à Lugano. Un document avec des propositions sera probablement formulé à la fin. Mais les décisions seront prises lors du synode des évêques à Rome, en octobre 2023. Dix jours avant le début de la rencontre, le programme de Prague n’est pas encore connu.

La question de la dignité des femmes

«Nous devons discuter de la question des femmes». La Tessinoise veut mettre l’accent sur la dignité des femmes dans l’Eglise. Il faut d’abord se demander quelle mission l’Eglise doit remplir aujourd’hui dans la société. Puis vient la question du rôle que les femmes peuvent y jouer. «Elles peuvent rendre d’excellents services», affirme Cristina Vonzun.

Elle évoque la forte présence des femmes dans la dicaonie. «Il existe une tradition féminine de la miséricorde. Nous devrions nous demander si cette tradition ne pourrait pas être lue d’une nouvelle manière au sein de l’Eglise. Par exemple sous la forme d’un ministère ecclésial. J’espère que la question du diaconat féminin sera abordée à Prague». Selon elle, la tradition doit absolument être prise en compte, notamment les expériences faites aux débuts du christianisme.

L’Eglise doit mieux prendre en compte la réalité des femmes, estime la Tessinoise. Et plus précisément celle de toutes les femmes: celle des mères, de celles qui s’engagent socialement et culturellement, de celles qui travaillent.

En revanche, le sacerdoce féminin n’est pas un sujet pour Cristina Vonzun. Il n’y a pas de sensibilité particulière à ce sujet au Tessin», dit celle qui est vierge consacrée.»Je ne me considère ni comme une prêtresse, ni comme une lectrice ou une acolyte. Je préfère agir au milieu de la vie quotidienne. C’est ma vocation personnelle». (cath.ch/kath.ch/rp/mp)

Une vocation découverte dans le désert

Cristina Vonzun a découvert sa vocation lors des Journées mondiales de la jeunesse de 1993 à Denver, aux États-Unis. Elle avait alors 29 ans et s’y était rendue avec environ 150 autres jeunes du Tessin. Le pape Jean Paul II a invité les jeunes à devenir missionnaires en disant: «Donnez votre vie au Christ». Avec un ami, «nous nous sommes regardés tous les deux et nous avons dit : ‘Il faut le faire’».
Cet ami s’est ensuite marié et a eu des enfants.»Et j’ai fait mon choix». Elle s’est engagée sur le chemin de la vierge consacrée et a suivi des cours de préparation à Milan.
Les vierges consacrées vivent dans le monde, mais avec une règle de vie spirituelle. «Chacune écrit sa propre règle. L’évêque la reconnaît et confirme sa vocation. Vivre dans un couvent n’était pas envisageable pour moi», souligne-t-elle La Tessinoise profite de sa liberté pour faire du sport cinq fois par semaine. MP

Cristina Vonzun est directrice du Centre catholique des médias de Lugano | © Bernard Hallet
31 janvier 2023 | 15:52
par Rédaction
Temps de lecture : env. 3  min.
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