Le pape déplore l'ignorance de la réalité du mariage
Dans le couple, « les crises cachées ne se résolvent pas de façon cachée, mais dans le pardon réciproque », a déclaré le pape François en recevant les prélats auditeurs, les officiaux et les avocats du Tribunal de la Rote romaine – tribunal d’appel des causes de nullité de mariage – à l’occasion de l’inauguration de l’année judiciaire, le 27 janvier 2023.
Dans l’Église et dans le monde, « il y a un grand besoin de redécouvrir la signification et la valeur de l’union conjugale entre homme et femme », a assuré le pape, constatant une « ignorance » personnelle et collective à ce sujet. Et de préciser que le mariage n’était pas « une cérémonie ou un événement social, ni une formalité », et qu’il ne devait pas « être idéalisé, comme s’il existait seulement là où il n’y a pas de problèmes ».
L’amour entre mari et femme « a continuellement besoin de purification et de maturation, de compréhension et de pardon réciproque », a souligné le pape de 86 ans. Il s’agit de ne pas réduire le véritable amour « au plan sentimental ou à de simples satisfactions égoïstes », a-t-il mis en garde.
Égratignant au passage « la mentalité selon laquelle le mariage dure tant qu’il y a l’amour », le pape François a souhaité la redécouverte de la réalité du mariage « comme lien ». Un mot « regardé avec suspicion, comme s’il s’agissait d’une imposition extérieure, d’un poids, d’un piège », a-t-il fait observer, mais qui doit être compris comme « lien d’amour ».
Le chef de l’Église catholique a plaidé pour une pastorale matrimoniale qui soit « une pastorale du lien », en mesure de donner des conseils pour « faire mûrir l’amour » et « dépasser les moments durs ». Car le mariage est « un bien de valeur extraordinaire » pour « toute l’humanité », a-t-il encore affirmé.
Si une union « si engageante » est possible malgré « les limites et les fragilités », voire « l’inconstance » des êtres humains, c’est que « l’auteur du mariage est Dieu-lui-même », a souligné le pontife. Même le mariage « non-sacramentel », a-t-il insisté, est « un don de Dieu ». Ainsi la fidélité humaine « s’appuie sur la fidélité divine » et c’est l’Esprit Saint qui permet d’éviter la « rupture ».
Le tribunal de la Rote romaine est un des trois tribunaux du Saint-Siège. Ce tribunal est la plus haute cour d’appel de l’Église et juge principalement les demandes de reconnaissance en nullité de mariage. (cath.ch/imedia/ak/mp)