Mgr Bonnemain n’exclut pas de rétablir les exorcismes à Coire
Mgr Joseph Bonnemain, évêque de Coire, avait annoncé en novembre 2022 qu’il ne prévoyait pas de remettre en place un exorciste dans son diocèse, après la mort en 2020 du prêtre exerçant cette fonction. Dans une récente interview, il n’exclut cependant pas le recours à ce rituel, dans des circonstances bien précises.
«L’exorcisme est un sujet qui fait parler et un sujet complexe», a souligné Mgr Bonnemain à la radio suisse italienne RSI fin décembre 2022. Pour l’évêque de Coire, Il faut éviter la simplification dans ce domaine. «Il y a beaucoup de personnes qui ont des problèmes, qui subissent des pressions, qui sont découragées, a-t-il relevé. Il faut d’abord comprendre quelle est leur situation réelle et quelles sont les causes de leurs problèmes, en installant une relation personnelle et de confiance.»
Déterminer la nature des problèmes
En novembre 2022, l’évêque, qui est également médecin, avait estimé que beaucoup de cas relevaient du malaise psychologique et non d’une réelle possession démoniaque. A la radio suisse italienne, il a répété cette conviction, tout en rappelant l’importance des rituels pour les personnes. «Au lieu de donner immédiatement l’adresse d’un exorciste, il faut avoir des personnes avec de l’expérience, de la sensibilité, qui peuvent être des prêtres, qui prennent soin, qui accompagnent, qui aident, qui comprennent, et qui administrent aussi des bénédictions, des rituels, des sacrements, pour voir vraiment quelle est la situation. Souvent, il y a des problèmes psychiques, spirituels. Et si, après cet accompagnement, cette approche, on comprend qu’il y a réellement besoin d’un grand rituel d’exorcisme, on peut le faire».
Une «task force» de l’exorcisme
Pour l’évêque de Coire, «il y a un changement de paradigme». L’approche de ce problème a changé, assure-t-il. Au lieu de simplement nommer un nouvel exorciste, Mgr Bonnemain suggère ainsi la constitution «d’une équipe de personnes ayant cette capacité, cette expérience, cette sensibilité pour accompagner ces personnes qui sentent qu’elles ont des problèmes».
Si malgré toutes les interventions, les enquêtes, l’aide de ce nouveau groupe, un réel besoin d’exorcisme devait se révéler, a-t-il précisé, l’évêque pourrait ainsi donner son autorisation d’un rituel d’exorcisme en désignant pour cela un prêtre du diocèse ayant la capacité et l’expérience suffisante pour le faire. (cath.ch/rsi/rz)