Tombes chrétiennes vandalisées à Jérusalem
Plus de 30 tombes ont été profanées, le 1er janvier 2023, dans le cimetière protestant du Mont Sion à Jérusalem. Les auteurs seraient deux extrémistes juifs.
Les caméras de sécurité du cimetière protestant de Jérusalem ont filmé les deux hommes, alors qu’ils s’introduisaient dans le cimetière vers 15h20, rapporte le journal israélien Haaretz, le 3 janvier. Dans cette vidéo déjà partiellement visible sur YouTube, on les voit briser des croix, renverser des pierres tombales, détruire des icônes et jeter des débris par-dessus les murs du cimetière. Les hommes portent des kippas et des franges nouées appelées tzitzit sur leurs vêtements, indiquant qu’ils sont des juifs religieux. Selon la police, un rapport sur l’incident a été déposé et une enquête ouverte pour vandalisme.
Le cimetière protestant a été créé en 1848 et est entretenu par les communautés luthérienne et anglicane locales. Parmi les tombes vandalisées figurent celles de trois officiers de police britanniques de la période du Mandat britannique et d’autres des communautés protestantes, dont l’évêque Samuel Gobat, le deuxième évêque anglican de Jérusalem, mort en 1879.
Inquiétude des chrétiens
Le cimetière a été vandalisé à plusieurs reprises par le passé et, ces dernières années, le clergé chrétien de la région a été victime d’intimidations de la part d’extrémistes juifs. Récemment, deux soldats de la brigade d’infanterie Givati ont été interrogés pour avoir craché sur une procession de prêtres arméniens dans la vieille ville de Jérusalem.
«Nous sommes inquiets», a déclaré à Haaretz un membre de la communauté protestante sous anonymat. «Les esprits s’échauffent. Toutes les quelques années, ils profanent le cimetière. Notre espoir est que la police et le système politique prennent cet incident au sérieux et fassent tout ce qu’ils peuvent pour protéger les communautés, avec leur patrimoine religieux dans la ville. Nous voulons être optimistes et pensons que les autorités nous apporteront leur soutien», a-t-il ajouté.
Provocation ministérielle
Dans un tweet diffusé le 2 janvier, le ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré qu’il «condamnait l’acte de vandalisme». L’Église anglicane et le Royaume-Uni ont exprimé leur «consternation» après l’attaque.
Des actes antichrétiens perpétrés par des extrémistes juifs sont enregistrés, en Israël, de façon régulière depuis plusieurs années. Ils sont principalement le fait d’un groupuscule qui se fait appeler «Le prix à payer».
A noter qu’Israël s’est récemment doté du gouvernement le plus à droite de son histoire, des responsables de parti d’extrême-droite et ultrareligieux obtenant des portefeuilles ministériels. Le nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a effectué le 2 janvier un bref déplacement sur l’esplanade des Mosquées, à Jérusalem, un lieu saint au coeur des tensions israélo-palestiniennes, suscitant une vague de condamnations internationales. (cath.ch/haaretz/ag/rz)