Nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vue d'ouest en est. | © Pedro Szekely/Wikimedias/CC BY-SA 2.0
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Art et foi, aménagement liturgique de Notre-Dame de Paris

Les noms des artistes pressentis pour l’aménagement liturgique de la cathédrale Notre-Dame de Paris seront bientôt dévoilés. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, s’apprête à valider trois à cinq projets ayant été mis au concours. La désignation finale de l’artiste retenu est prévue pour sa part en juillet 2023.

L’emblématique édifice religieux rouvrira ses portes au public fin 2024. D’ici là, le nouvel aménagement intérieur de la cathédrale, liturgique notamment, devra être fin prêt.

Cinq éléments essentiels du futur mobilier liturgique sont actuellement à l’étude: l’autel majeur, l’ambon, la cathèdre et deux sièges associés, le tabernacle et le baptistère. «L’aménagement liturgique touche au cœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la vocation depuis plus de huit siècles est de célébrer la liturgie et d’accueillir largement pèlerins et visiteurs venus du monde entier», rappelle sur son site l’Église catholique de Paris. C’est pourquoi il devra former un ensemble cohérent.

Une première sélection en cours

Le 17 octobre 2022,  Mgr Laurent Ulrich, nouvel archevêque de Paris depuis le mois d’avril, a lancé une consultation visant à sélectionner l’artiste ou groupement d’artistes auquel sera confié la conception et la réalisation du mobilier liturgique de la cathédrale. L’archevêque s’est entouré pour ce faire d’un Comité artistique qu’il préside. Ce comité est composé de représentants du diocèse, du ministère de la Culture, de l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ainsi que de personnalités qualifiées dans les domaines de l’aménagement liturgique, du design, de la création artistique et des monuments historiques.

«Rien ne filtre de cette première sélection ni de l’ensemble du dossier placé sous la responsabilité de Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, recteur de Notre-Dame. Tout juste entend-on parler de plusieurs dizaines de dossiers soumis à un premier barrage», écrit le journal La Croix.

L’archevêché attend des concourant à la fois créativité et imprégnation de l’esprit des lieux. Les projets devront donc respecter l’héritage, le présent de la foi chrétienne, mais aussi avoir une portée pour les siècles à venir.

Dans le sillage de l’esprit Vatican II

Suite à l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris, le Père Gilles Drouin a reçu en juin 2019 la mission de proposer un nouvel aménagement intérieur pour la cathédrale. Directeur de l’Institut supérieur de liturgie de l’Institut catholique de Paris et conseiller de l’archevêque de Paris, il insiste sur la présence d’un baptistère à l’entrée de la nef. D’autant plus que les visiteurs, dorénavant, entreront dans le bâtiment par le portail central, découvrant l’axe de la grande nef. L’idée est d’associer les fidèles à la célébration, conformément au concile Vatican II et à la démarche en cours d’une Église plus synodale.

Interrogé par La Croix le 27 décembre 2022,  il argumente: «La messe n’est pas une représentation théâtrale, avec les prêtres sur une scène et des spectateurs étrangers au mystère eucharistique. Il nous faut trouver comment honorer la dimension baptismale de tous, évêque, prêtres et fidèles, et articuler le chœur et la nef.»

Sans oublier les fidèles qui se rendront à Notre-Dame en dehors des célébrations, pour prier individuellement. «Il faut penser l’église pour la liturgie, mais aussi pour la dévotion et comme un lieu missionnaire et catéchétique», précise le Père Drouin. (cath.ch/La Croix/lb)

Nef de la cathédrale Notre-Dame de Paris, vue d'ouest en est. | © Pedro Szekely/Wikimedias/CC BY-SA 2.0
28 décembre 2022 | 11:25
par Lucienne Bittar
Temps de lecture : env. 2  min.
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