Décès du prêtre et auteur valaisan François Varone

Le prêtre et écrivain valaisan François Varone est décédé le 16 décembre 2022, à Crans-Montana (VS), à l’âge de 86 ans. Sa théologie et son enseignement, déployés dans le sillage de Vatican II, ont eu une influence significative dans l’Eglise romande.

«Il avait fait souffler un esprit totalement neuf sur le Grand séminaire de Sion», se souvient Michel Salamolard. Le prêtre valaisan tient à exprimer sa gratitude pour son ancien professeur, dont le rayonnement a été important au sortir de Vatican II.

Né en 1936 à Sion, François Varone est devenu prêtre en 1962, alors que débutait à Rome le Concile. A la fin du grand rassemblement de l’Eglise, en 1965, il terminait ses études de philosophie et de théologie à l’Université grégorienne, débutées en 1956. De retour en Suisse, il est devenu professeur de théologie de 1965 à 1970 au Grand séminaire de Sion, puis directeur du séminaire diocésain (1970-1986). En 1972, il a été très actif dans le Synode diocésain, s’engageant également dans la formation permanente des prêtres et des laïcs en Suisse romande et dans la formation de base des catéchistes.

Une théologie «ancrée dans l’expérience humaine»

Suite à des difficultés personnelles, il a pris ses distances avec son ministère en 1988, et ouvert en 1991 un cabinet de philosophe-conseil. Il a malgré cela poursuivi son travail théologique. François Varone a publié en tout quatre ouvrages, qui ont connu un grand retentissement dans le monde francophone.

Michel Salamolard salue une œuvre «très dense et profonde» qui l’a beaucoup marqué. Il se dit «heureux d’avoir été l’étudiant d’un théologien si innovant et pertinent. A Rome, François Varone avait côtoyé de grands penseurs du Concile. Il avait développé à partir de là une théologie existentielle ancrée dans l’expérience humaine. L’idée de la Miséricorde infinie de Dieu l’habitait profondément.»

Reconnaissance

Michel Salamolard se réjouit de la reconnaissance qu’il ressent à présent, pour l’action et la pensée de François Varone, dans le diocèse de Sion et en Suisse romande. Un sentiment notamment perceptible dans la lettre-hommage envoyée par l’évêché de Sion aux collaborateurs et aux fidèles. «Par ses publications, son enseignement et ses qualités de prédicateur, François Varone marque profondément la formation théologique des agents pastoraux du diocèse de Sion au lendemain du Concile Vatican II, note le texte. Conçus comme les éléments suivis d’une pensée originale et vigoureuse, ses ouvrages conduisent de nombreux prêtres et laïcs à découvrir le visage d’un Dieu libérateur qui veut le salut de tous, loin des clichés doloristes ou des marchandages spirituels, invitant l’homme à un acte de foi personnel et assumé.»

«Ainsi, malgré les étapes de souffrance qu’il a pu vivre et sa prise de distance avec son sacerdoce, sa théologie a tout de même laissé des traces concrètes dans les esprits et porté du fruit», souligne Michel Salamolard. (cath.ch/com/rz)