Genève: 2023 se profile en rouge pour les finances de l’ECR

L’Assemblée générale de l’Église catholique romaine – Genève (ECR) a approuvé le 30 novembre 2022 à l’unanimité un budget déficitaire pour l’année 2023. Une baisse des dons est principalement à l’origine de la situation.

Le budget 2023 de l’Eglise à Genève prévoit 15’401’500 francs de dépenses et 14’210’000 francs de recettes, détaille l’ECR dans son bulletin de décembre 2022. Le déficit prévisionnel se monte donc à 1’191’500 francs, expliquent le Secrétaire général, Dominique Pittet, et l’adjoint financier, Philippe Frésard, dans le document soumis à l’Assemblée générale.

Il s’agit d’un «budget largement déficitaire», par rapport aux années précédentes. L’ECR avait en effet clôturé l’année 2021 avec un bénéfice de 2’777’201 francs, et le déficit du budget 2022 était de 945’000 francs.

Les dépenses ne sont pas en cause, commente l’ECR. En effet, les charges d’exploitation se montent pour 2023 à 12’321’000 francs et n’enregistrent qu’une «faible augmentation de l’ordre de Frs 100’000 par rapport au budget 2022, en lien essentiellement avec l’adaptation des salaires au coût de la vie due contractuellement», a expliqué le Secrétaire général.

Diminution structurelle des dons

C’est donc du côté des recettes que la situation a changé. Les entrées de l’ECR proviennent de trois sources: les dons et contributions, les biens immobiliers et les investissements financiers. «Les produits d’exploitation enregistrent une diminution de près de 880’000 francs par rapport au budget 2022, essentiellement en lien avec la baisse des dons», a souligné Dominique Pittet.

«Nous subissons une diminution structurelle des dons», diagnostique-t-il. Pour le budget 2023, les dons prévus ont donc été revus à la baisse (5’371’500 francs) par rapport à 2022 (6’303’000 francs): «La prévision se veut en phase avec ce que nous pouvons constater aujourd’hui, soit une constante diminution».

Rendements immobiliers en vue

Pour le comité de l’ECR, il faudra passer une «période délicate» d’un point de vue financier, «en attendant la réalisation des immeubles que l’ECR prévoit de construire à Saint-Pie-X (autorisation de construire en force) et à Sainte-Jeanne-de-Chantal (autorisation préalable en force). L’exploitation de ces bâtiments «devrait permettre d’ici deux à trois ans un retour aux chiffres noirs».

L’ECR espère également que les placements financiers (non réalisés) joueront leur rôle dans le résultat final par une valorisation positive du portefeuille. Enfin, le projet de Maison d’Église «est bien perçu» et «fédérateur»: «Nous sommes convaincus qu’à terme, avec les futurs immeubles, il apportera sa pierre à l’édifice du financement des différents postes du budget», a conclu Dominique Pittet. (cath.ch/com/rz)